Port, aéroport, zone franche : Manuel Valls veut accélérer la relance à Mayotte

©Ville de Mamoudzou

Port, aéroport, zone franche : Manuel Valls veut accélérer la relance à Mayotte

En visite de deux jours à Mayotte, Manuel Valls a rencontré les acteurs de la reconstruction post-cyclone. Manque de matières premières, dettes des collectivités, infrastructures vulnérables : il a annoncé les premières aides concrètes et réaffirmé sa volonté de faire du port et de l'aéroport les piliers économiques de l'île. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, achève un voyage sur notre île de deux jours, durant lequel il est allé à la rencontre de tous les acteurs engagés dans les projets de reconstruction du territoire. Il a ainsi pu se rendre compte des problématiques concrètes, opérationnelles, quotidiennes, comme le manque de matière première pour la reconstruction, ou encore les difficultés financières auxquelles sont confrontées les collectivités territoriales, déjà exsangues, mais qui ne parviennent plus à faire face à leurs factures.

Mercredi, le ministre a ainsi annoncé que les fonds d'amorçage de 100 millions d’euros, qui constituent la première enveloppe mise à disposition des collectivités, seront partiellement utilisés pour rembourser les sommes avancées. Le reste de l'enveloppe sera consacré à la réparation des établissements scolaires, qui restent encore très vulnérables.

Le ministre a aussi, lors de son interview pour Kwezi Télévision, maintenu fermement la position qu’il avait déjà annoncée : renforcer la présence militaire au travers de la base navale. Il ne cédera pas aux ingérences, ni de Moroni, ni de la Russie, ni de l’Azerbaïdjan. Mayotte a besoin de protéger ses frontières.

Mais selon le ministre, Mayotte a aussi besoin d’un développement économique. Pour lui, le port de Longoni doit être un atout considérable pour Mayotte et pour la France dans la zone sud de l’océan Indien, et plus particulièrement dans le canal du Mozambique, qui voit passer, selon les dires du ministre, 5 000 porte-conteneurs par an.

Mayotte doit être un hub pour la région. Et pour lui, le port de Longoni doit devenir un grand port maritime, quand bien même une délégation de service public pourrait permettre à un opérateur privé expert dans la gestion de ce type de plateforme de le développer. 

Pour le ministre, l’aéroport prend également place dans le prolongement du développement du port. C’est la raison pour laquelle le site de Bouyouni lui paraît être un site très intéressant pour la construction de la piste longue même si le ministre le rappelle, le choix définitif n’est pas arrêté. « La concertation doit se poursuivre, mais il faut prendre une décision » affirme-t-il. Le développement de Mayotte est indispensable. 

Pour lui, le port, l’aéroport et la zone franche globale doivent permettre le décollage rapide de l’économie mahoraise, en la tournant vers le canal du Mozambique et vers son environnement économique proche, en tenant compte des projets gaziers de TotalÉnergies.

S’agissant des fonds qui vont être mis à disposition de Mayotte pour la reconstruction, le ministre n’a pas précisé quel serait le montant global de l’enveloppe, le chiffrage n’étant, selon ses dires, pas encore terminé. Pour autant, il affirme et rappelle que le gouvernement sera au rendez-vous des besoins de Mayotte pour reconstruire le territoire.

Le ministre Manuel Valls sera de retour sur Mayotte le 21 avril avec le Président de la République, mais il s’engage également à revenir régulièrement pour se rendre compte par lui-même de l’avancée des programmes de reconstruction.

Anne-Constance Onghéna pour France Mayotte Matin