Le conseil des ministres a adopté deux ordonnances dans le cadre de la loi « Urgence pour Mayotte ». L’une transforme l’établissement public foncier en outil de reconstruction, l’autre assouplit temporairement certaines normes du bâtiment. Objectif : répondre à l’urgence post-cyclone. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.
Ce vendredi 23 mai 2025, lors du conseil des ministres, deux ordonnances relatives à la reconstruction de Mayotte ont été présentées. La première, émanant du Ministre des Outre-mer Manuel Valls, consiste en la transformation de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) en un opérateur unique chargé de piloter la reconstruction.
Cette nouvelle structure aura la responsabilité de coordonner les chantiers, de superviser les projets d’infrastructures et de logements, et de suppléer les maîtres d’ouvrage défaillants. Sa gouvernance associera à parts égales l’État et les collectivités mahoraises, sous la présidence du président du conseil départemental. Un comité d’orientation viendra compléter l’organe décisionnel, afin d’impliquer plus largement les acteurs locaux dans les choix stratégiques. Un décret à venir précisera les statuts et rendra l’établissement pleinement opérationnel.
Le second texte, présenté par Valérie Létard, ministre auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargée du Logement, prévoit des dérogations temporaires au code de la construction, applicables jusqu’en 2027.
Elles concernent notamment l’exemption de certaines obligations techniques (réseaux de communication anciens, gaines TV, compteurs d’eau divisionnaires), ainsi que l’assouplissement de normes sur les stationnements de vélos ou l’acoustique des écoles. Ces mesures visent à simplifier les démarches administratives, réduire les coûts et accélérer les travaux.
Ces deux ordonnances matérialisent un engagement fort du gouvernement : accompagner rapidement et efficacement la reconstruction d’un territoire durement éprouvé, tout en adaptant les outils aux réalités locales. Elles vont permettre de mettre en œuvre la loi « Urgence pour Mayotte » du 24 février 2025 et ainsi faciliter l’accélération de la reconstruction du département.
Reste désormais à passer des textes aux actes. Sur un territoire profondément marqué par la défiance et la lenteur administrative, les annonces ne suffisent plus. L’attente est immense, la reconstruction ne peut tolérer ni retard ni improvisation. Les discours de solidarité et les visites officielles devront se traduire rapidement en réalisations visibles et durables.
Anthony Maltret pour France Mayotte Matin