Dans la course contre la montre engagée pour venir en aide à Mayotte, où le cyclone Chido pourrait avoir fait plusieurs milliers de victimes, des dizaines de collectivités ont débloqué lundi des aides exceptionnelles, malgré un contexte budgétaire tendu. Parmi elles, le Grand Paris, les Alpes-Maritimes ou encore la commune de Pau, fief du Premier ministre.
Dès dimanche, l'Association des maires de France a annoncé sur X la mise en place d'un « dispositif de solidarité » des communes et intercommunalités pour « participer à la mobilisation nationale en faveur de la population mahoraise ». « Notamment pour l'urgence, eau et vivres », a précisé sur le même réseau social son président David Lisnard.
Réunie en conseil métropolitain lundi, la Métropole du Grand Paris a voté une enveloppe de 500 000 euros. Certains conseils départementaux sont aussi mobilisés, comme dans le Var et l'Eure-et-Loir qui ont chacun débloqué 10 000 euros lundi, ou encore celui des Alpes-Maritimes dont le président Charles Ange Ginésy (LR) a dit vouloir proposer le vote d'une enveloppe de 100 000 euros.
Dans un communiqué, l'association Départements de France a annoncé l'ouverture d'un « compte spécial » pour recueillir les dons de première urgence des départements. « Au-delà de la première urgence et de la course de vitesse pour sauver les vies, la reconstruction va être un enjeu d’autant plus important que le département de Mayotte faisait déjà face à des défis considérables, tant au niveau de la production et la distribution d’eau potable qu’en matière d’urbanisme », a reconnu l'association.
« Élan de solidarité »
L'association Régions de France a elle annoncé la création d'un fonds de solidarité pour « contribuer à l’aide d’urgence et à la reconstruction ». « La situation dramatique que vit Mayotte doit conduire à un très vaste élan de solidarité nationale », a déclaré dans un communiqué sa présidente Carole Delga qui dirige également la région Occitanie.
Plusieurs villes ont annoncé des soutiens financiers, comme Nice, dont le maire Christian Estrosi fera voter mercredi une aide de 100 000 euros lors du prochain conseil municipal et prévoit une collecte de fonds pour les sinistrés. Le Premier ministre, également maire de Pau, a fait voter une aide de 50 000 euros par le conseil municipal de cette commune des Pyrénées, ce lundi soir.
Celle de Marseille a annoncé lundi également une première aide d’urgence de 50 000 euros, en complément de l'envoi de sapeurs-pompiers, parmi lesquels deux médecins et une infirmière attendus mardi sur place, dans l’attente de 17 personnes supplémentaires. Dijon, Clermont-Ferrand ou Viry-Chatillon (Essonne) ont aussi annoncé des soutiens financiers.
« Personne ne peut rester indifférent face à ces images de l’île dévastée, de bidonvilles complètement détruits », a déclaré dans un communiqué Christophe Béchu, ex-ministre de la Transition écologique redevenu président de la communauté urbaine d'Angers, qui a débloqué une aide de 30 000 euros. L'Association des petites villes de France a appelé à une « mobilisation générale » d'urgence en invitant ses élus à soutenir financièrement la Fondation de France. Certaines mairies ont mis en berne leurs drapeaux en hommage aux victimes.
Dans le Gard, les pompiers ont par ailleurs annoncé l’envoi à Mayotte de l’hôpital de campagne Escrim (Élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale). Ce module engage un détachement de 90 sauveteurs, composé de sapeurs-sauveteurs de la sécurité civile du Var et de sapeurs-pompiers du Gard.
Avec AFP