Qu’ils soient dans l’Hexagone ou ailleurs dans le monde, la communauté mahoraise vit de longues heures d'attente, dans l’espoir d’un signe de vie de proches sur l’archipel dévasté par le cyclone Chido. Si certains arrivent à avoir des nouvelles, la Délégation de Mayotte s’organise pour apporter un soutien à ceux qui, loin de leur archipel, vivent des heures d’angoisse.
Depuis le passage du cyclone samedi, Mayotte est coupée du monde. Sans électricité, et sans réseau de télécommunication, les échanges se font rares et le silence assourdissant pour cette diaspora qui attend un signe de vie, parfois depuis plus de 24h. Selon nos informations, seul l’opérateur Orange arrive à émettre depuis Mamoudzou.
« Avoir aucune nouvelle comme ça, c'est tellement angoissant. L’attente est tellement longue et donne la boule au ventre. Aucune nouvelle depuis hier soir » écrit une internaute mahoraise sur X, dans l’espoir que les réseaux sociaux ouvrent une porte informationnelle vers son île. « J’ai enfin réussi à avoir des photos de mon village et même si je n’ai pas de nouvelles de ma famille, apparemment il y a quelques toitures, arbres et voitures qui ont pris cher et quelques maisons qui n’ont pas tenu », relaye un autre.
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Certains lancent des bouteilles à la mer, à la recherche de proches dans les communes et villages de l’archipel, comme Liliane, sans nouvelle de son grand-père, « seul chez lui à Sada ». « Si y’en a qui ont des infos du quartier à côté de Douka B je suis preneuse… ». Des messages d’appel tel que ceux-ci fourmillent sur les réseaux sociaux. Mayotte La 1ère a mis en place un groupe Facebook « Tous concernés » pour « faciliter les échanges » et aider les personnes « à prendre des nouvelles » de leurs proches.
Cellule de crise à la Délégation de Mayotte à Paris
« Avec la situation à Mayotte, on est nombreux à ne pas avoir de nouvelles de nos proches. J’ai créé un serveur discord où on peut échanger sur la situation dans nos villages respectifs, partagez au maximum. Que Dieu protège nos proches. https://discord.gg/eAwsjQ8R » fait aussi savoir un autre utilisateur du réseau X. Des « spaces », espaces de libres-échanges sur X, sont aussi créés pour partager des informations précieuses et parfois, salvatrices.
Depuis Paris, le délégué de Mayotte dans l’Hexagone Faridy Attoumane organise lui aussi l’aide à cette diaspora coupée de son archipel, bien que les premières heures demeurent difficiles. « Nous sommes, depuis ce matin, en cellule de crise avec les équipes du département, avec les collègues ici en métropole. J'échange avec le cabinet du ministre des Outre-mer et j'ai notamment comme interlocuteur la Croix-Rouge » confie le délégué qui, lui-même, reste sans nouvelle d’une partie de sa famille.
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La Croix-Rouge « nous propose de centraliser les informations et de nous accompagner, notamment sur la cellule psychologique. Donc, permettre aux Mahorais d'avoir accès à un ou une psychologue pour partager ces moments d'angoisse ». Pour la suite, le délégué, avec l’aide de la Croix-Rouge, va s’organiser pour mettre en place une collecte de dons. Il faudra aussi, pour la Délégation de Mayotte et la Croix-Rouge, apporter une aide et un hébergement aux Mahorais de passage dans l’Hexagone et qui se trouvent désormais bloqués.
Après de longues heures d'attente dans un silence assourdissant, certains Mahorais de l’Hexagone ont pu finalement voir le bout du tunnel : « J'ai enfin eu au tel ma famille ! », lance « Le Veilleur ». « Mon père et mon petit frère ont fait Boueni-Passam et ce n'est qu'à Passam qu'ils ont eu du réseau. Les dégâts matériels à Boueni sont importants ». Parfois, l’espoir vient de l’autre côté de l’Hémisphère : « Ne vous inquiétez pas nous allons bien, Dieu merci, j’ai pu voir une bonne partie de la famille à Pamandzi et tout le monde est sain et sauf ».
