Les autorités mettent un œuvre un pont aérien et maritime pour acheminer depuis l'île de La Réunion des personnels et matériels de secours, mais aussi de l'eau et de la nourriture jusqu'à Mayotte, archipel presque coupé du monde après le passage du cyclone Chido.
L'aéroport de Mayotte-Dzaoudzi, en Petite-Terre, où des rafales ont atteint 226 km/h samedi selon Météo-France, a subi de gros dégâts, notamment dans sa tour de contrôle, et est fermé jusqu'à nouvel ordre aux vols commerciaux.
Il n'est « pas question » d'y poser des avions de ligne à ce stade, mais un « pont aérien » à partir de La Réunion va permettre de faire atterrir à Mayotte, à 1 700 km de là, des appareils militaires et de la sécurité civile, avait expliqué samedi soir à la sortie d'une réunion de crise le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau.
Un premier avion DASH de la sécurité civile a atterri à 15h30 locales (13h30 à Paris) à Mayotte avec en particulier du matériel médical et des poches de sang, selon la sécurité civile et la préfecture de la zone de défense du sud de l'océan Indien. Deux avions militaires de type CASA embarquant notamment des personnels et matériels médicaux et d'EDF doivent suivre.
« Ces renforts en personnels et en matériel s'ajoutent aux 110 militaires de la sécurité civile et sapeurs-pompiers, dont 40 pompiers de La Réunion déjà pré-positionnés depuis vendredi » à Mayotte, détaille la préfecture de la zone de défense dans un communiqué. Un avion gros porteur A400M du ministère des Armées, avec 140 personnels de la sécurité civile et des sapeurs-pompiers et 20 tonnes de fret, a atterri dans l'après-midi à La Réunion. Les personnels et les moyens seront ensuite acheminés à Mayotte.
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« D'autres moyens suivront dans le courant de la semaine, qui pourront s'élever jusqu'à un total de 700 personnels de la sécurité civile », selon la préfecture de la zone de défense. Les services de l'État indiquent également qu'un navire de la Marine nationale de type Champlain doit prendre la mer dans l'après-midi de dimanche avec à son bord « du matériel militaire, des vivres et du matériel EDF ».
« A partir du Champlain, qui a une grosse capacité d'emport, on aura des containers, par exemple des rations de combat », s'est réjoui Bruno Retailleau, en notant que « le terminal portuaire » de Mayotte « semble ne pas avoir été trop affecté par le cyclone ». « On compte aussi beaucoup sur l’armée en matière de tentes, de bâches », a souligné le ministre de l'Intérieur démissionnaire.
Le Marion Dufresne, navire destiné au ravitaillement des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), est également mis à disposition des autorités pour la gestion de la crise, grâce à sa capacité à emporter un hélicoptère utile aux missions de reconnaissance et de secours.
Avec AFP