Le ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier a annoncé samedi à Mayotte, où l'eau est sévèrement rationnée, le plan du gouvernement pour éviter une crise sanitaire, avec notamment des bouteilles d'eau gratuites pour les publics fragiles, des citernes d'eau potabilisée et des rampes d'eau.
Mayotte est soumise à sa plus importante sécheresse depuis 1997, alors que son approvisionnement dépend essentiellement des eaux pluviales. Depuis plusieurs mois, l'eau est distribuée au compte-goutte aux habitants de l'île, soit 300 000 personnes selon l'Insee. Un chiffre estimé, localement, loin de la réalité en raison de l’immigration clandestine. Pour ménager les ressources restantes avant la prochaine saison des pluies qui n'arrivera pas avant novembre, les autorités ont encore resserré la vis en ne donnant plus accès à l'eau potable qu'un jour sur trois, à partir de lundi.
Pour faire face à cette situation le ministre a annoncé « un véritable plan Marshall pour Mayotte ». « Toutes les personnes qui sont vulnérables, notamment les femmes enceintes, les enfants, bénéficieront chaque jour d'une distribution d'eau, deux litres par personne. Il y a déjà 30 000 personnes qui ont été identifiées », a déclaré Philippe Vigier, ajoutant que la liste des publics bénéficiaires sera affinée avec l'Agence régionale de santé (ARS) et les communes.
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Quinze citernes seront dans les jours qui viennent réparties sur le territoire et remplies grâce à une « station de traitement de l'eau » pour qu'il y ait « zéro risque sanitaire », pour un budget de 2,5 millions d'euros, a indiqué le ministre. « De plus, 200 rampes d'eau vont être déployés sur le territoire », a ajouté Philippe Vigier. À la demande des élus de Mayotte, ces rampes d’eau ne seront pas ouvertes 24h/24.
Pour les entreprises subissant le manque d’eau, une aide pour compenser leurs coûts fixes sera mise en œuvre par la direction des finances publiques de Mayotte. « Celle-ci concernera les entreprises dont l’activité est significativement empêchée ou dont l’activité est complètement arrêtée en raison des coupures d’eau. Les services de l’État sont en cours d’élaboration de l’arrêté ministériel qui précisera les modalités d’application dans les jours à venir » a expliqué le Ministère.
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« Ça c'est l'urgence », a poursuivi le ministre avant de rappeler les travaux en cours, « un travail considérable à faire sur les fuites, sur l'interconnexion », entre le nord et le sud moins riche en eau, d'ici la fin octobre. Philippe Vigier doit aussi visiter des chantiers de forage et le chantier d’une seconde usine de dessalement, tout en réaffirmant l’engagement de l’État pour l’achat d’un nouvel osmoseur qui doit délivrer 1 000 m3 d’eau par jour.
La hausse de la capacité de l'usine de dessalement est prévue pour novembre, et cinq ingénieurs ont également été dépêchés auprès du syndicat des eaux pour l'accompagner au niveau ingénierie, selon le cabinet du ministère. « Le suivi de la qualité de l’eau sera doublé, et les résultats seront systématiquement communiqués dans chaque mairie à la demande du ministre. Ces mesures (…) feront l’objet d’un suivi minutieux et très régulier par les ministres », ajoute-t-on. Les élus locaux seront étroitement associés au suivi.
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Avec AFP