Crise de l’eau à Mayotte : « Une priorité absolue » pour Philippe Vigier

©Outremers360

Crise de l’eau à Mayotte : « Une priorité absolue » pour Philippe Vigier

Le ministre délégué aux Outre-mer est arrivé ce mercredi dans l’océan Indien pour une visite à La Réunion puis à Mayotte. Devant les Medef Outre-mer mardi, il a assuré que la crise de l’eau qui touche Mayotte est « une priorité absolue » et se rendra une nouvelle fois sur l’île dans les prochaines semaines. 

« Je reviendrais à Mayotte autant qu’il le faut » a insisté le ministre qui, après un passage sur l’île cette semaine, doit y retourner dans les prochaines semaines, vraisemblablement avec Gérald Darmanin, pour suivre de près les avancées en cours et dispositifs d'urgence pour pallier le dramatique manque d’eau qui sévit actuellement sur l’île.

Lundi prochain, les habitants de l’île seront rompus à un accès à l’eau un jour sur trois, « pour tenir jusqu’en novembre », alors que Mayotte subit une grave sécheresse et ses infrastructures -capables de produire 38 000 m³ d'eau au maximum- ne parviennent plus à subvenir aux besoins de sa population, d'environ 40 000 m³ par jour. Et à ce manque d’eau s’ajoute également des risques sanitaires : L'ARS, qui a activé sa cellule de crise, a annoncé doubler ses contrôles, renforcer ses dispositifs de veille sanitaire et lancer une campagne de vaccination préventive contre la fièvre typhoïde, tout en surveillant les éventuels cas d'hépatite A, de poliomyélite et de choléra.

Interrogé mardi à ce sujet par un représentant du Medef Mayotte lors de la séquence Outre-mer de la Rentrée des Entreprises de France (LaREF2023), Philippe Vigier a assuré sa mobilisation sur ce sujet, « priorité absolue », sans cacher les difficultés de dernière minute qui sont apparues. Et elles concernent notamment l’osmoseur annoncé fin juillet, attendu sur place fin novembre, pour un montant de 8 millions d’euros.

Lire aussi : Crise de l'eau à Mayotte : Des mesures d'urgence « pour tenir jusqu'en novembre »

Première difficulté énoncée par le ministre : « L’osmoseur était annoncé pour 8 millions d’euros, je pense qu’on va finir à 11 millions ». Autre difficulté, une capacité de production qui ne répondra pas à la demande : « L’osmoseur c’est 1 000 m3 par jour, j’ai besoin de 43 000m3 par jour ». Dernière difficulté, et celle-ci semble avoir agacé le ministre : les délais. « On nous avait promis une livraison pour fin novembre, ce sera finalement le 15 février, ce n’est pas possible », a-t-il lancé. « Que les entreprises m’aident ! Je ne peux pas entendre d’une entreprise qu’il faut 5 mois pour mettre des tuyaux dans la mer pour ensuite passer ensuite sur un osmoseur, on passe à côté de l’Histoire », a-t-il tancé.

« On va se bagarrer » a toutefois assuré Philippe Vigier. « C’est une urgence, on se mobilise, et je fais appel aux grands du secteur de l’eau pour qu’ils soient à mes côtés », a-t-il ajouté. Le ministre devait notamment, avant de prendre l’avion pour La Réunion, s’entretenir avec un de ces fameux grands du secteur de l’eau.

Au-delà de l’osmoseur, ce sont des solutions pérennes que le ministre met en avant. « On a toujours tablé sur le fait que l’eau de pluie suffisait à alimenter les habitants de Mayotte, c’est un faux calcul ». Philippe Vigier évoque comme des forages ou des usines de dessalement. Des visites de chantiers, financés en urgence à hauteur de 25 millions d’euros, sont d’ailleurs à l’agenda du ministre à Mayotte. Il évoque aussi les « 280 millions de travaux engagés pour les réseaux ». « Je veux avoir quelque chose de structuré, de ficelé, calibré dans le temps, et que les calendriers soient tenus » a conclu le ministre avant son départ.