Valérie Moutou, originaire de Guadeloupe et proviseure adjointe au lycée professionnel de la Forêt à Chantilly : « Mon objectif, ramener le maximum d'élèves vers la réussite»

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Valérie Moutou, originaire de Guadeloupe et proviseure adjointe au lycée professionnel de la Forêt à Chantilly : « Mon objectif, ramener le maximum d'élèves vers la réussite»

Proviseure adjointe au lycée professionnel de la forêt de Chantilly, situé dans le département de l'Oise, la Guadeloupéenne Valérie Moutou a entamé sa seconde rentrée au sein de cet établissement scolaire, qui propose des formations dédiées aux services des entreprises. Retour sur son parcours.

 

Elle le confesse elle-même, Valérie Moutou n’avait pas l’envie d’intégrer le monde de l’Education nationale. Au début des années 1990, fraîchement titulaire d’un Bac +2, après des études de langue à Chambéry en Savoie, la Guadeloupéenne commence sa carrière professionnelle dans le monde du voyage. Mais tout change à la naissance de sa deuxième. A la recherche d’un équilibre entre sa vie professionnelle et vie familiale, elle se tourne vers l'Éducation nationale. « J'entre dans l’Education nationale au sein d’un collège en tant qu’assistante d’éducation. Je découvre le monde des professeurs, des élèves, de l'inclusion, et je décide de passer mon concours de professeur — que je réussis. Je suis nommée dans mon premier établissement après une année de stage, débutant ainsi dans le premier degré».

Enseignante en classe de maternelle, Valérie Moutou va progressivement au fil des années gravir les échelons et monter en compétences. En 2009, la crise du Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) donne un nouvel élan à sa carrière. « Cette grève fait émerger en moi un sursaut, me poussant à me questionner sur ce que je peux faire ? Qu'est-ce-que je peux apporter à mon pays ? Et là, j'intègre des associations pour venir en aide aux familles, entre autres pour l'accompagnement, mais en restant toujours dans le cadre de l'éducation et des apprentissages». La Guadeloupéenne sera par la suite chargée de mener diverses missions comme le développement de programmes d’échanges Erasmus, pour les élèves ou pour les adultes. Durant la crise covid, alors qu’elle est en pleine réflexion sur sa mobilité professionnelle dans sa carrière de professeure, Valérie Moutou se voit confier la fonction de chef d’établissement adjoint par intérim durant au sein du collège du Raizet aux Abymes, puis le temps d’un trimestre au collège Carnot de Pointe-à-Pitre. Finalement, Valérie Moutou décide de revenir à son métier de professeur afin de préparer parallèlement, le concours de personnel de direction et d'encadrement.

Ce dernier concours en poche, la Guadeloupéenne est affectée en 2023 comme proviseur adjoint en lycée professionnel à la cité scolaire de Chantilly, dans la  région de Hauts-de-France. Un nouveau défi pour cette femme qui admet « ne pas aimer rester inactive». «Je me retrouve dans l’Hexagone, 32 ans après être partie pour mes études, à me réadapter à l’hiver, se confronter à un nouveau établissement et se mettre au travail pour accompagner les familles, être à l'écoute des élèves, des équipes et puis travailler avec mes collaborateurs pour pouvoir maintenir le cap et faire avancer l'établissement et surtout les élèves vers la réussite».

Le lycée professionnel de la forêt propose diverses formations dédiés au service des entreprises entre autres  :   CAP agent de propreté hygiène,  CAP d'équipier polyvalent de commerces, Bac Pro “Organisation du Transport de Marchandises”, Bac Pro Métiers de l'Accueil © DR

La quête de «l'excellence»

Outre l’organisation et la mise en place des différents programmes fixés par le Ministère de l’Education nationale, la gestion de l’équipe pédagogique, la proviseure adjointe s’attèle à pousser ses élèves vers l’excellence . «Durant toute ma carrière, je suis motivée par une seule ambition : ramener le maximum d'élèves vers la réussite en les tenant par la main et leur dire que chacun d'eux a un talent, le faire émerger pour pouvoir faire leur place dans cette société aussi diverse et clairsemée comme on la connaît aujourd'hui». Une quête qui se traduit pour Valérie Moutou par la volonté de transmettre ce qu’elle a reçu. « Au cours de ma vie, j'ai rencontré des personnes qui m'ont accompagnée, guidée, conseillée, soutenue. Aujourd’hui dans mon rôle de proviseur adjoint, c’est d'être à mon tour un phare pour ces élèves qui me sont confiés au quotidien. Aujourd'hui, je dirais que j’ai changé de forme d'enseignement. Il s’agit de faire émerger les talents. C’est cela qui me plaît dans ce métier ! »

 

L'établissement scolaire compte également de nombreux palmarès sportifs et de nombreuses associations sportives autour du football féminin ou du tir-à-l'arc © DR
L'établissement scolaire compte également de nombreux palmarès sportifs et de nombreuses associations sportives autour du football féminin ou du tir-à-l'arc © DR

Ce mois de septembre marque la seconde rentrée de Valérie Moutou comme proviseur adjoint de ce lycée professionnel de plus de 400 élèves. Pour accompagner ces élèves vers la réussite, Valérie Moutou porte de nombreux défis dans le cadre du projet de l’établissement décliné en trois axes stratégiques. Elle cite entre autres « individualiser les parcours et mettre en place des accompagnements personnalisés permettant à l'élève de réussir, l'ouverture à l'international et développer les compétences interculturelles à travers la mobilité internationale, le renforcement des compétences linguistiques ou la participation à des concours et événements nationaux. Par exemple, cette année, dans le cadre des classes engagées, nous avons une classe métier relation clientèle qui est engagée dans le cadre du SNU. Nous avons, par exemple, de la section Agent Hygiène-Propreté, qui vont justement plusieurs fois par semaine participer à l'entretien du château de Chantilly. Nous essayons d'ouvrir un petit peu plus le lycée vers l'extérieur cette année». Valérie Moutou souligne aussi la volonté de créer une véritable passerelle entre la structure scolaire et le monde des entreprises. « L'école doit permettre à l'élève de se construire, de savoir ce qu'il veut. L’école n'est pas un vase clos où on va uniquement donner du savoir. Mon rôle est de faire naître les vocations et de les accompagner», conclut-elle.