Mine d'or en Guyane: l'AMF requiert 3,7 millions d'euros d'amendes pour informations trompeuses et manipulation de cours

© Auplata Mining Group

Mine d'or en Guyane: l'AMF requiert 3,7 millions d'euros d'amendes pour informations trompeuses et manipulation de cours

L'Autorité des marchés financiers (AMF) a requis jeudi 3,7 millions d'euros d'amende contre plusieurs mis en cause dans le cadre d'une affaire de manipulation de cours et d'information trompeuse présumées autour d'un projet aurifère en Guyane.


Le gendarme boursier français a demandé respectivement 300.000 et 100.000 euros d'amende contre la société minière Auplata et son ancien PDG Didier Tamagno, ainsi que 1,5 million d'euros chacun contre un fonds d'investissement et son fondateur Pierre Vannineuse, lors d'une séance de la commission des sanctions de l'AMF. En outre, 300.000 euros ont été requis contre le commissaire au compte d'Auplata et son cabinet d'audit.

Dans le détail, la société française Auplata a souscrit en 2017 un prêt de 60 millions d'euros auprès du fonds EHGOS, controlé par la société de gestion Alpha Blue Ocean, pour se financer dans la foulée du lancement d'un projet aurifère sur la commune de Dieu-Merci en Guyane.
Ce prêt était composé d'obligations convertibles, permettant que le remboursement effectué par l'entreprise puisse se faire en actions existantes ou nouvelles, que les prêteurs peuvent ensuite revendre sur le marché pour se rémunérer. "Ce dispositif est légal mais il nécessite une information impeccable des marchés, en raison des risques de dilution du capital", a expliqué le rapporteur de l'AMF. Or, dans le cadre du contrat, Auplata n'a jamais informé les investisseurs "d'une clause prévoyant l'indemnisation" des emprunteurs si "la conversion de l'obligation à l'action à un cours de Bourse était inférieur à la valeur nominale de l'action". Cette clause, qui a permis d'accorder davantage d'actions aux emprunteurs, a pénalisé les actionnaires, selon le collège de l'AMF.

Les prêteurs, qui avaient promis de limiter le rythme de vente des actions n'ont en outre pas respecté leur parole, sans pour autant prévenir les marchés, a-t-il ajouté. "Notre engagement était de ne pas vendre sur le marché, ce à quoi nous nous sommes conformés", s'est défendu l'avocat des prêteurs, affirmant que ses clients avaient vendu leurs actions en dehors du marché.
Le commissaire aux comptes d'Auplata, qui a certifié ces bilans, "avait quant à lui des éléments contradictoires et incohérents devant ses yeux, ce qui aurait du conduire à demander davantage nouveaux documents", justifiant une amende, selon le collège de l'AMF.
"J'ai fait de mon mieux, avec la publication d'un communiqué de onze pages sur un contrat de 45 pages", s'est justifié l'ex PDG du groupe Didier Tamagno, qui a défendu un contrat ayant "sauvé l'entreprise".

Avec AFP