Le directeur général de l'Agence de l'Outre-mer pour la mobilité (LADOM), Saïd Ahamada, est en Guyane cette semaine dans le cadre d'une mission visant à renforcer la mobilité professionnelle des ultramarins. Il est notamment présent pour signer un accord avec France Travail, une initiative qui s'inscrit dans le cadre des mesures annoncées par le Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) l'an dernier, visant à faciliter la mobilité des habitants des territoires ultramarins. Focus grâce au reportage de nos partenaires de Radio Péyi.
L'objectif de cette convention est de soutenir les Guyanais qui doivent suivre des formations non disponibles localement. En partenariat avec France Travail, LADOM interviendra pour financer les déplacements des demandeurs d'emploi dans le cadre de leur formation, que ce soit dans l'Hexagone ou dans d'autres territoires ultramarins.
"L'idée est que LADOM vienne financer la mobilité des formations qui nécessitent un déplacement, parce que le centre de formation n'existe pas en Guyane ou parce qu'il n'y a plus de place", a expliqué Saïd Ahamada. Ce dispositif, adapté aux spécificités locales, vise à offrir un accompagnement sur mesure aux demandeurs d'emploi guyanais.
Cette visite intervient dans un contexte marqué par une possible baisse du budget de la mission Outre-mer, estimée à environ 200 millions d'euros. Interrogé sur l'impact potentiel de cette coupe budgétaire sur LADOM, Saïd Ahamada s'est montré prudent : "Aujourd'hui, je ne sais pas ce qui se passera pour LADOM d'ici la fin de l'année. Ce qui est important, c'est de savoir si cette baisse impactera les dispositifs que l'on doit opérer. Est-ce que les bénéficiaires seront lésés ? Est-ce qu'on aura moins de budget pour notre budget d'intervention ? C'est à l'aune de cela que je défendrai un budget au niveau du ministère".
Depuis son arrivée à la tête de LADOM il y a un an et demi, Saïd Ahamada affirme que tous les dispositifs de mobilité ont été renforcés. Parmi les mesures phares, il cite le deuxième billet aller-retour pris en charge pour les néo-bacheliers ainsi que l'instauration d'un mentorat pour faciliter leur intégration dans leur nouvel environnement. Une autre innovation majeure à venir est le "passeport mobilité retour", qui permettra aux jeunes formés en métropole de revenir en Outre-mer avec un soutien de l'État. "C'est une vraie nouveauté, jamais dans l'histoire de la République, l'État n'a financé de mobilité de l'Hexagone vers l'Outre-mer", a souligné le directeur de LADOM.
Cette convention locale, qui sera signée mercredi à Saint-Georges entre Saïd Ahamada, Jean-Marc Vermorel, directeur régional de France Travail Guyane, et le maire de la commune Georges Elfort, vise à améliorer la prise en charge des formations en mobilité pour les habitants de l’Oyapock. "On essaie de faire de la dentelle sur chacun des territoires", a précisé Saïd Ahamada, insistant sur la nécessité d'adapter les dispositifs aux réalités locales de chaque territoire.
Ainsi, LADOM et France Travail renforcent leur collaboration pour offrir des solutions concrètes aux Guyanais en quête de formation, tout en facilitant leur mobilité au-delà des frontières de leur territoire.
Damien Chaillot