Le leader kanak de la Cellule de coordination des actions de terrains (CCAT) Christian Tein, détenu dans l'Hexagone pour son rôle présumé dans les troubles en Nouvelle-Calédonie, est interrogé jeudi à Lyon par une juge de Nouméa en charge du dossier, a appris l'AFP de son avocat.
Christian Tein, incarcéré depuis fin juin à Mulhouse (Haut-Rhin) et récemment désigné président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), est soupçonné d'avoir orchestré les troubles contre la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie et a été mis en examen notamment pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime.
Le militant kanak est l'un des cinq indépendantistes actuellement placés en détention provisoire dans diverses prisons de la métropole pour leur rôle supposé dans les émeutes qui ont éclaté sur l’archipel en mai. Interpellé le 19 juin, il avait été mis en examen le 23 juin et transféré dans l'Hexagone le soir même, par un vol affrété spécialement.
Sept militants avaient été emprisonnés dans un premier temps : depuis, deux détenues ont été remises en liberté sous contrôle judiciaire tout en étant assignées à résidence dans l’hexagone. Avocat de plusieurs de ces militants, dont Christian Tein et Joël Tjibaou, fils du leader assassiné en 1989 Jean-Marie Tjibaou, Me François Roux a estimé qu'il s'agissait « clairement d'une affaire politique ».
Une vingtaine de personnes était rassemblée devant le tribunal judiciaire de Lyon en soutien au leader du CCAT, brandissant des drapeaux kanak, a constaté une journaliste de l'AFP. « Leur place est dehors ! Pas derrière les barreaux. Ce sont juste des militants pacifiques, on leur colle des étiquettes qui ne sont pas vraies », a fustigé auprès de l'AFP Jacky Vama, 40 ans, en métropole depuis 22 ans et dont le frère Guillaume fait partie des militants incarcérés.
Selon la compagne de Christian Tein, Olga Nassele, également présente à Lyon, « sa place n'est pas là, il faut qu'il rentre au pays ». Elle a dénoncé des conditions de détention « pas humaines ».
Avec AFP