Le président du Guyana Irfaan Ali a affirmé mercredi à l'AFP qu'il estimait que l'élection le 25 mai au Venezuela d'un gouverneur et de députés représentant l'Essequibo, territoire riche en pétrole que Caracas revendique, constituait «une menace».
«Nous devons prendre toutes les actions du Venezuela au sérieux. Et bien que cela (l'élection) puisse très bien être une autre partie de leur processus public (de communication), nous prenons cela très au sérieux. Pour nous, c'est une menace, et c'est ainsi que nous la traitons», a affirmé Irfaan Ali.
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Dans le cadre des élections législatives et régionales de dimanche, Caracas va faire élire pour la première fois un gouverneur et huit députés pour l'Essequibo. Il n'y aura des bureaux de vote qu'au Venezuela et non pas au Guyana dans la zone revendiquée par Caracas. Le différend concernant l'Essequibo, territoire de 160.000 km² qui couvre les deux tiers de la superficie du Guyana, a été ravivé lorsque le groupe ExxonMobil a découvert d'immenses réserves de pétrole en 2015. Caracas a organisé un référendum sur l'Essequibo en 2023 au Venezuela, réaffirmant ses prétentions sur le territoire.
Le Venezuela estime que l'accord de Genève signé en 1966 avec les Britanniques - avant l'indépendance du Guyana - jette les bases d'un règlement négocié hors de la Cour internationale de justice (CIJ) et soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l'époque de la colonisation espagnole. Le Guyana affirme pour sa part que le tracé de sa frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entériné en 1899 par une cour d'arbitrage à Paris. Et demande à la CIJ de le ratifier.
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«Nous ferons tout pour garantir que notre intégrité territoriale»
La CIJ a, selon une ordonnance publiée par Georgetown, demandé au Venezuela de «s'abstenir d'organiser des élections, ou de se préparer à organiser des élections, dans ce territoire contesté». «Le Guyana reste confiant dans le système international. L'affaire est devant la Cour Internationale de Justice (CIJ). Nous encourageons les autorités vénézuéliennes à suivre les ordres de la CIJ et également à participer pleinement au processus et à respecter le résultat», a poursuivi Irfaan Ali mercredi.
«Nous avons discuté avec nos partenaires et alliés dans la région et à l'international sur cette question, et nous avons le plein soutien et l'assurance de la communauté internationale qu'elle soutiendra notre souveraineté et intégrité territoriale», a précisé Irfaan Ali, dont le pays a signé des accords de «sécurité» avec les États-Unis. «Nous ferons tout pour garantir que notre intégrité territoriale et souveraineté soient préservées»,a ajouté le président guyanien, parlant de «propagande» vénézuélienne.
Avec AFP