L’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) a donné son feu vert à l’exploitant minier China Minmetals pour mener des tests exploratoires dans l’océan Pacifique cette année, a annoncé, mardi 20 mai, la compagnie étatique chinoise.
Le rapport d’impact environnemental soumis au comité technique et juridique de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), organisme placé sous l’égide de l’ONU, a été récemment approuvé. De fait, China Minmetals a obtenu l’autorisation de tester des véhicules collecteurs d’échantillons dans une zone précise du plancher océanique pacifique, a précisé la compagnie minière étatique chinoise dans un communiqué.
La Chine est devenue un acteur majeur de l’exploration des fonds marins qui regorgent de métaux et minéraux utilisés notamment dans la fabrication de batteries et qui sont cruciaux pour l’accomplissement de la transition énergétique. Selon China Minmetals, c’est la première fois qu’un rapport chinois d’impact environnemental satisfait aux normes légales internationales en matière de tests d’exploitation minière des fonds marins.
China Minmetals est l’une des trois sociétés chinoises contractantes avec l’AIFM pour l’exploration des fonds marins aux côtés de China Ocean Mineral Resource R & D Association et Beijing Pioneer Hi-Tech Development Corporation. Cette dernière prévoit également de mener des tests exploratoires de fonds marins cette année, selon le Financial Times.
La Chine, principal contributeur de l’AIFM
La Chine, dont le président Xi Jinping a souligné l’importance des "trésors" des fonds marins, est le principal contributeur de l’AIFM, selon la Fondation Carnegie pour la paix internationale, un cercle de réflexion. D’autres pays ont des visées sur ces richesses des profondeurs, à l’instar du président américain Donald Trump qui a décidé le mois dernier de s’affranchir des règles internationales en signant un décret demandant à son administration d’accélérer l’examen des candidatures et la délivrance de permis d’exploitation, y compris dans les eaux internationales, s’attirant les foudres de l’AIFM et de Pékin.
Dans la foulée, l’entreprise canadienne The Metals Company a annoncé avoir déposé auprès des autorités américaines la première demande d’exploitation en haute mer pour des parcelles dans une zone du Pacifique. L’océan Pacifique contient l’essentiel des nodules polymétalliques présents sur certains grands fonds, plus ou moins riches en manganèse, cobalt, cuivre ou nickel. L’AIFM négocie depuis plus de dix ans le "code minier" devant établir les règles d’extraction commerciale de minéraux convoités pour la transition énergétique, tout en préservant les fonds marins, classés "biens commun de l’humanité".
De leur côté, les organisations environnementales mettent régulièrement en garde contre le coût environnemental de leur extraction.
Avec AFP