L'épidémie de chikungunya à La Réunion continue de ralentir

L'épidémie de chikungunya à La Réunion continue de ralentir

L'épidémie de chikungunya continue de ralentir à La Réunion, a indiqué mercredi Santé publique France (SPF), évoquant une « phase de décroissance épidémique ». L'ensemble des indicateurs épidémiques « est en forte baisse continue » dans l’île, d’après le bulletin hebdomadaire de Santé publique France.

L'activité en médecine de ville est en diminution « depuis trois semaines consécutives », avec 4 730 consultations, « soit une baisse de 42% ». La part d'activité aux urgences poursuit aussi sa baisse, passant « de 4,1% en semaine 19 à 3,1% en semaine 20 », tandis que 1 266 cas confirmés ont été signalés contre 1 784 la semaine précédente. Ces données confirment que La Réunion est en phase de « décroissance épidémique ».

Depuis le début de l'année, près de 51 000 cas confirmés biologiquement de chikungunya autochtones ont été signalés à La Réunion. Ce chiffre est sous-estimé, selon l'Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion, puisque de nombreux malades ne font plus pratiquer de dépistage en laboratoire. L'ARS estime à plus de 120.000 le nombre de contaminations dans l'île.

A La Réunion, le nombre de morts en lien avec le virus reste inchangé avec 12 décès. « 38 autres décès sont actuellement en cours d'investigation (principalement des sujets âgés et comorbides et deux enfants de moins de 6 mois) », rapporte SPF. L'épidémie actuelle a commencé en août 2024, mais les cas ont explosé à partir de mars 2025. Avant cette flambée, aucun cas de chikungunya n'avait été signalé depuis 2010 à la Réunion.

SPF note que 225 cas importés de chikungunya ont aussi été identifiés entre le 1er et le 20 mai dans l'Hexagone, dont 212 en provenance de La Réunion. « Aucun cas autochtone de chikungunya n'a encore été identifié en France hexagonale » précise Santé publique France.

« Toute personne ayant séjourné à La Réunion est invitée à son arrivée en France hexagonale et durant 15 jours à se protéger des piqûres de moustiques -spray, vêtements longs- et à consulter un médecin dès l'apparition de symptômes compatibles avec le chikungunya », prévient Santé publique France.

La précédente grande épidémie avait touché La Réunion en 2005 et 2006. 260 000 personnes avaient été contaminées et plus de 200 morts avaient été recensés. La maladie, parfois surnommée la maladie de l'homme courbé, se distingue par des douleurs articulaires, des fièvres ou des maux de tête et des éruptions cutanées qui peuvent être brutaux et intenses.

Si la situation s'améliore à La Réunion, elle se détériore à Mayotte, où la multiplication des cas autochtones a poussé les autorités à déclencher niveau 2B du plan ORSEC chikungunya, correspondant à une phase de lutte renforcée, avec un accent mis sur la salubrité publique et la mobilisation des collectivités locales.

Avec AFP