Quelques semaines après avoir été nommée présidente du Comité d'Action Sociale en faveur des Originaires des Départements d'Outre-mer (CASODOM), Catherine Edwige a répondu à nos questions, évoquant les priorités de sa mandature ainsi que le fameux concours Talents d’Outre-mer. Elle lance pour l’occasion un appel aux potentiels candidats : « C’est un concours ouvert à toutes les disciplines académiques et artistiques ainsi qu’à tous les savoir-faire où se manifeste l’intelligence humaine ».
Vous avez été élue Présidente du CASODOM depuis quelques mois et vous êtes à la Première femme à la tête du CASODOM. Pouvez- vous nous rappeler les missions du CASODOM et ses particularités ?
La vocation première de cette association de loi 1901, fondée en 1956 et reconnue d’utilité publique en janvier 1973, est de venir en aide, sous différentes formes et sous condition de ressources aux originaires des Outre-mer en Hexagone précarisés par un déracinement loin de leur environnement d’origine, pour faciliter leur insertion.
Initialement prévue pour l’aide aux ressortissants des quatre départements d’Outre-mer historiques des Antilles – Guyane et de la Réunion, sa vocation s’est en effet étendue par la suite aux originaires de tous les Outre-mer. Le social est donc dans l’ADN de cette belle association ! Le CASODOM mène également depuis 2005 une importante action de promotion des Talents de l’Outre-mer afin de les rendre plus visibles dans la société française et de constituer un réseau de compétences à fort potentiel pour les Outre-mer.
Le grand public connaît davantage les talents des Outre-mer, pouvez-vous nous indiquer quelles seront vos priorités sous votre mandat et ce que vous allez développer davantage dans cette nouvelle mandature ?
Depuis ma nomination à la Présidence du CASODOM en avril dernier, j’ai réuni le Conseil d’administration à deux reprises pour présenter et valider nos orientations de travail autour de trois axes essentiels :
La consolidation de nos missions sociales : Tout d’abord auprès des patients ultramarins qui viennent se faire soigner en Hexagone (Paris,Lyon…), avec la mobilisation de nos bénévoles dans les maisons d’accueil au sein des établissements de santé, mais aussi en organisant des permanences conviviales, dans nos locaux situés rue du Louvre.
Permettez-moi de lancer un appel aux bénévoles qui souhaiteraient nous rejoindre dans cette action ! C’est une véritable bouffée d’air pour des patients engagés dans des parcours très longs parfois. Ensuite, auprès des jeunes qui viennent se former, en lien avec LADOM ou pour faire des études, leur apporter le soutien social, financier, dans la recherche d’un logement, ou encore l’accompagnement vers le retour au pays. Nous souhaitons également proposer un espace de coworking dans nos locaux, à nos adhérents et autres associations amies du CASODOM. Cette mise à disposition permettrait d’organiser des réunions de travail à distance avec des jeunes et des entrepreneurs en Outre-mer ou pour accompagner des recherches d’emplois.
Le développement de notre axe culturel en réalisant régulièrement des conférences débat au CASODOM.
Et bien évidemment la poursuite de nos actions de valorisation des talents de l'Outre-mer.
Vous souhaitez tisser davantage de liens avec les ultramarins pouvez-vous nous en dire plus sur les conférences que vous mettez en place ?
Notre objectif est de renforcer l’axe culturel du CASODOM en organisant des manifestations autour d’auteurs, de thèmes en lien avec les Outre-mer, pour enrichir et contribuer aux débats sur nos territoires. Nous avons d’ailleurs reçu au mois de mai, Jeanne Wiltold sur les thèmes développés dans son livre « Mais qu’est-ce donc qu’un Noir, essai psychanalytique sur les conséquences de la colonisation aux Antilles ».
Nous aurons le plaisir de recevoir le 30 juin prochain, Yohann Corvis, professeur des Université à la faculté de Santé de l’Université Paris Cité, d’origine guadeloupéenne, qui interviendra sur le thème des « Nano médicaments : l’univers de l’infiniment petit au service de notre santé ».
Dès la rentrée de septembre, de nouveaux débats seront proposés, notamment sur les questions de transition énergétique avec des intervenants de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Le Député européen Max Orville viendra également nous parler de l’Europe et des Outre-mer. Par la suite, Marie Claude-Valentin abordera les problématiques démographiques et sociétales dans nos territoires ultramarins.
Cette année les Talents des Outre-mer reviennent le 14 décembre, les jeunes ultramarins peuvent toujours candidater, pouvez-vous nous dire ce qu’ils doivent faire et pourquoi pour tenez tant à avoir ce moment pour valoriser leurs parcours ?
Initiée en 2005, cette opération distingue tous les deux ans des jeunes originaires de tous les Outre-mer ayant suivi des formations de haut niveau ou réussi des parcours d’excellence. C’est un concours ouvert à toutes les disciplines académiques et artistiques ainsi qu’à tous les savoir-faire où se manifeste l’intelligence humaine L’ambition ici est de rendre visibles des exemples de réussite, les promouvoir comme modèles susceptibles d’inciter les jeunes à tendre vers l’excellence, donner de la fierté à nos ressortissants ultramarins !
Diplômés de grandes écoles d’ingénieurs et de commerce, juristes, économistes, ingénieurs dans l’aérospatial, chercheurs en biotechnologie et nanotechnologie, physiciens, généticiens, ébénistes d’art, danseurs, artistes lyriques, metteurs en scène : au total 328 lauréats ont été distingués jusqu’en 2021.
Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 15 août ! Il suffit pour cela d’aller sur le site du CASODOM (Comité d’action sociale Outre-mer) et de télécharger un dossier d’inscription !
Nous espérons que vous serez nombreux à vous porter candidats. Une bourse viendra récompenser les lauréats de la catégorie des « jeunes talents ».