Après une demi-finale à Newcastle et un quart à Ballito, la surfeuse de 14 ans s’est hissée en finale de l’US Open, troisième étape des Challenger series organisé sur le spot californien d’Huntington Beach à Los Angeles. Après avoir écarté plusieurs grands noms du circuit, elle passe à un cheveu de la victoire contre Sawyer Lindblad, ancienne du Championship Tour, pré-qualifiée pour l’élite l’an prochain. Retour sur cette compétition avec nos partenaires de Radio 1 Tahiti.  

À quelques jours de l’ouverture de la Tahiti Pro à Teahupo’o, c’est sur un autre spot de renommée mondiale que la planète surf avait les yeux tournés ce weekend. Huntington Beach, cité balnéaire du sud de Los Angeles accueille sur ses plages et entre ses jetées en bois des compétitions de surf depuis les années 50 et le US Open of Surfing depuis plus de 30 ans.

La « plus grande compétition de surf au monde » -c’est en tout cas ce qu’en disent les organisateurs- accueille pendant une semaine, dans une ambiance de festival qui voit passer chaque année plusieurs centaine de milliers de curieux, plusieurs épreuves de glisse. La plus importante : l’étape des Challenger series, la deuxième division WSL qualificative pour l’élite du Championship Tour qui s’est terminée ce dimanche dans une houle d’un à deux mètres, et souvent désordonnée.

C’est dans ce contexte pas forcément rassurant que Tya Zebrowski a -encore- brillé. La « Franco-tahitienne », qui a fêté ses 14 ans en mars, était la plus jeune qualifiée de l’histoire sur les CS et dès le lancement de la saison, début juin, elle avait rappelé qu’elle n’était pas là pour un stage d’observation. Demi-finale à Newcastle, en Australie, puis quart de finale en Afrique du Sud, à Ballito, renversant à chaque fois des surfeuses très expérimentées et donné largement favorite. Les cotes devraient évoluer avec sa nouvelle performance à Huntington.

En tête de son heat au premier tour -notamment devant la Polynésienne Kiara Goold, éliminée d’entrée- très bien noté au deuxième, elle sort en 8e Sophia Medina -la sœur de l’ex-champion du monde brésilien Gabriel Medina- et l’Américaine Alyssa Spencer, une ancienne du CT. Rebelote au tour suivant, où elle domine la Basque Nadia Erostarbe, 25 ans, qui vient de remporter la Ballito Pro. Sa compatriote Janire Gonzalez Etxabarri, sur le CS depuis 2021, ne résistera pas non plus aux manœuvres très engagées de la jeune française qui expliquait en juin vouloir aussi porter le drapeau tahitien en WSL.

Il faudra une Californienne pur jus, sur le CT depuis deux saisons et déjà invitée à le retrouver en 2026 pour la priver -et pour quelques dixièmes de points- d’une première victoire à ce niveau de compétition. Qu’importe pour Tya Zebrowski, qui prend la tête du classement des Challenger Series devant Yolanda Hopkins, 27 ans, et Sally Fitzgibbons, 35 ans.

Vahine Fierro pas rouillée, Kauli Vaast passe tout près

Cet US Open a aussi été l’occasion pour Vahine Fierro de se remettre à l’eau. La surfeuse de Huahine, elle aussi pré-qualifiée pour le CT 2026, n’avait plus goûté à la compétition depuis le « cut » de mi-saison, mi-mai. Mais il fallait bien s’échauffer pour le PK0, où la championne en titre de la Tahiti Pro surfera de nouveau dans l’élite, et aux côtés de la jeune Kelia Gallina, vainqueur des Trials entre locaux.

Vahine Fierro a montré, sur le swell parfois désordonné de la côte californienne, qu’elle était loin d’être rouillée -en prenant notamment le dessus, au cours de ses heats, sur Sally Fitzgibbons. Mais elle échoue en quart de finale face à la costaricaine Brisa Hennessy, une rivale régulière sur le circuit.

Quant à Kauli Vaast, qui est lui pleinement engagé dans les Challenger Series pour tenter de décrocher pour la première fois sa place au CT, il a facilement passé le premier tour, contre deux Australiens et un Hawaiien, mais a été éliminé pour deux dixièmes de point au heat suivant, notamment contre l’Américain Taro Watanabe.

Le champion olympique, et ancien finaliste de la Tahiti Pro chute à la douzième place du classement CS, mais les opportunités de remonter ne manqueront pas : il reste encore quatre étapes dans cette saison exceptionnellement longue qui se terminera en Australie l’année prochaine. D’ici là, Kauli Vaast aura le temps de reprendre confiance, notamment dans la passe de Havae qu’il connaît si bien et où il évoluera cette année aux côtés de Mihimana Braye et Teiva Tairoe.

Charlie René pour Radio 1 Tahiti