Guadeloupe : une convention Etat/Mairie/Comité régional des pêches signée pour la lutte contre les sargasses à Terre-de-Haut

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Guadeloupe : une convention Etat/Mairie/Comité régional des pêches signée pour la lutte contre les sargasses à Terre-de-Haut

À Terre-de-Haut, l’État, la municipalité et le comité régional des pêches maritimes ont signé une convention inédite ce jeudi 13 février pour juguler les sargasses. Détails avec notre partenaire RCI Guadeloupe.


Dans le cadre de la lutte anti-sargasses, Xavier Lefort, préfet de la région Guadeloupe et Charly Vincent, président du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins ont signé ce matin une convention portant sur l'appui des pêcheurs pour la gestion des sargasses.

Louly Bonbon, le maire de Terre de Haut revient sur les points principaux et les avantages d’une telle convention.« Il s'agit aujourd'hui de soulager un peu la collectivité de Terre-de-Haut, parce que nous, en régie, on a eu à travailler sur la pose et la maintenance de ce barrage. Et tout cela mobilise du temps et des hommes. Donc, si aujourd'hui, par le biais de cette convention, les marins-pêcheurs prennent le relais pour justement assumer l'entretien du barrage, j’en suis très content, puisqu'effectivement, on va laisser aux hommes de la mer le soin d'opérer ce genre de travail qui se fera en concertation avec la collectivité et les agents de la collectivité qui vont, de toutes manières, apporter aussi leur pierre à l'édifice. On l'a expérimenté l'année dernière et l'expérimentation a été très concluante dans la mesure où on a redonné vie à cette plage qui, depuis des années, était quasi condamnée par l’arrivée des sargasses au quotidien.»

En phase de tests

Grâce à cette convention donc, les pêcheurs vont tester le chalutage des sargasses pour désengorger les ports ou pour réduire la pression des algues sur les barrages anti-sargasses. Ils appuieront également la Direction de la Mer pour la pose et la surveillance des barrages anti-sargasses, dont celui de Terre-de-Haut.

Charly Vincent, président du Comité des Pêches salue cette collaboration qui place les hommes de la mer au cœur de la lutte contre les sargasses. Il détaille les missions qui seront menées par des marins-pêcheurs sélectionnés, volontaires et rémunérés dans le cadre de cette convention. «Le rôle des pêcheurs, c'est déjà la surveillance des barrages pour les zones touchées. Donc on aura des communautés de pêcheurs qui seront avec les volontaires, ceux qui auront été sélectionnés. Ensuite, ils vont entretenir le barrage si jamais il y a des trucs à réparer, toujours en corrélation avec l'État et les communes. Et bien sûr, s'il faut désengorger les barrages, permettre à ce qu'on puisse relarguer des sargasses un peu plus au large. On va tester et permettre ce remorquage par petites quantités pour désengorger les barrages, faire en sorte qu'il soit plus efficient. Après, nous sommes aussi en phase expérimentale, c'est-à-dire qu'on a deux ans pour voir ce qu'on fait de bien, de moins bien pour avoir quelque chose qui tienne la route pendant toute la décennie qui va arriver. Parce que les sargasses, ça ne va pas s'arrêter aujourd'hui, ni même demain. Et ce n'est pas parce qu'on aura mis ce système qu'il faudra relâcher nos efforts».

La pose de barrages : une solution efficace mais coûteuse

Les pêcheurs participants au dispositif seront rémunérés avec des ordres de prix évolutifs selon l'entretien du barrage, le remorquage. À ce jour, rappellent les services de l’Etat, la pose de barrages reste la solution privilégiée mais onéreuse pour repousser les algues brunes. D’où la nécessité pour l’État et la municipalité de partager la gestion du dispositif avec tous les partenaires possibles.

C’est ce que précise Xavier Lefort , le préfet de région. « L'échouage des sargasses, c'est compliqué. C'est coûteux en termes de collecte, en termes de ramassage, en termes de gestion. Pour l'instant, on ne sait pas vraiment quoi en faire, comment les recycler, comment les valoriser. La meilleure solution, c'est d'éviter les échouages. D'où l'idée, effectivement, de mettre en place des barrages, déjà déployés sur plusieurs sites, sur Capesterre-de-Marie-Galante, sur Petit-Bourg. Ici, sur Terre-de-Haut, on est depuis deux ans en phase expérimentale avec la ville. On prend l'exemple de Capesterre. On a fait des tentatives, ça a plus ou moins bien marché, mais on ne baisse pas les bras et on continue à travailler sur ce projet de barrage pour l'améliorer, etc... On est dans des phases de test. C'est compliqué parce que ça suppose des études de courantologie, la connaissance de la mer, de l'état de la mer…»

Par RCI Guadeloupe