Emmanuel Macron plaide pour la « diversification, l’innovation, la modernisation » du secteur agricole dans les Outre-mer

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Emmanuel Macron plaide pour la « diversification, l’innovation, la modernisation » du secteur agricole dans les Outre-mer

Comme il le fait traditionnellement chaque année, le chef de l’État a reçu, ce mercredi à l’Élysée, les professionnels du secteur agricole en Outre-mer, actuellement à Paris pour la Salon international de l’Agriculture. Il a notamment appelé dans son discours à la « diversification, l’intégration régionale, l’innovation, la modernisation » de l’agriculture ultramarine.

« C'est formidable d'avoir des territoires qui sont très forts dans la banane, dans le sucre », mais ces filières « beaucoup trop fortes » n'ont « pas permis de développer toute la diversification nécessaire ». « On a des territoires qui importent les trois quarts de leur alimentation chaque jour, ça ne nous permet pas d'avancer », a expliqué le chef de l’État.

« Quand cette alimentation vient de l'autre bout de la planète avec un bilan environnemental terrible et que derrière, on a le coût de l'avion, du stockage, des intermédiaires, on a la concentration de notre système de distribution qui est oligopolistique, on ne règlera jamais le problème de la vie chère » a encore pointé Emmanuel Macron, pour qui « produire localement, c'est éviter beaucoup de frais, d'intermédiaires, c'est pourquoi on doit aller vers plus de diversification ». 

Le président de la République appelle aussi à la modernisation et à l’innovation des filières, en s’appuyant sur des acteurs comme le Cirad dont les équipes « prennent toutes les précautions pour que les nouveaux intrants (apports à une parcelle, ndlr) soient plus résistants aux aléas, vierges de parasites, non-invasifs ». Par modernisation et innovation, Emmanuel Macron appelle au développement de la « recherche sur de nouvelles cultures, de nouvelles variétés qui pourront passer le cap du changement climatique ». Le troisième objectif de l’agriculture ultramarine est, selon le chef de l’État, l’intégration régionale, notamment en termes d’approvisionnement.

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Emmanuel Macron a aussi estimé mercredi que le secteur agricole à Mayotte pouvait, après le passage du cyclone Chido, servir de « laboratoire » pour l'agriculture en Outre-mer avec notamment la recherche de cultures plus résilientes. « Ce qu'on est en train de faire à Mayotte, c'est un peu le laboratoire » de « ce que nous devons encore faire pour la suite. C'est-à-dire, pas simplement aider en urgence pour récupérer, mais se dire qu'on doit améliorer, on doit trouver des cultures plus résilientes », a-t-il souligné. 

Malgré son appel à la diversification, Emmanuel Macron a assuré son soutien aux producteurs de banane antillaise, dont la production est mise à mal par la cercosporiose noire. « Les producteurs de bananes ici présents savent l'importance de pouvoir réutiliser certaines techniques d’épandage (par drones, ndlr) pour faire face à la cercosporiose » a indiqué le chef de l’État qui entend suivre l’autorisation de ces épandages par drone.

Dans son discours, le président a aussi « salué l'action de l'Odeadom », ainsi que son président Joël Sorres. L’office du développement agricole Outre-mer « distribue avec une efficacité reconnue les aides (européennes, ndlr) aux bénéficiaires » ; « est un lieu de concertation précieux pour les différents acteurs de l’agriculture ultramarine » ; et « une ressource d'expertise tout aussi utile », a-t-il souligné.