Le programme BESTLIFE2030, soutenu par l’Union européenne et coordonné par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN UE), marque une étape majeure dans la préservation de la biodiversité dans les territoires ultramarins européens. Lors du premier appel à projets, 57 initiatives ont été sélectionnées pour un montant total de 5,5 millions d’euros de subventions européennes. Parmi elles, 28 projets concernent les territoires où l’Office français de la biodiversité (OFB) pilote le déploiement : les Antilles, l’océan Indien, la Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon. Ces projets, d’un coût global de 2,6 millions d’euros, visent à restaurer des écosystèmes, protéger des espèces et créer des aires protégées.
Saint-Pierre-et-Miquelon : lutter contre l’eutrophisation
Dans cet archipel de l’Atlantique Nord, le projet « BESTLIFE for BARACHOIS » s’attaque à l’eutrophisation de la lagune du Grand Barachois. Porté par la Fédération des chasseurs de Saint-Pierre-et-Miquelon en collaboration avec l’Université de Lorraine et le CNRS, ce projet d’un budget de 113 507 € (dont 100 000 € de subventions européennes) vise à restaurer les habitats d’herbiers de zostères et de moulières sur sable. Les actions concrètes se déploieront sur 23 mois.
Guadeloupe : une pépinière pour les continuités écologiques
En Guadeloupe, le projet « LAPWENT LOKAL », mené par la commune de Pointe-à-Pitre et l’Agence régionale de la biodiversité, ambitionne de renforcer le maillage écologique de l’archipel. Avec un budget de 161 342 € (dont 98 418 € de l’UE), la création d’une pépinière intercommunale permettra de produire localement des plants pour restaurer des sites dégradés, comme le patrimoine de Darboussier. Ce projet s’étendra sur 36 mois.
Guyane : gestion forestière participative
En Guyane, l’Office national des forêts (ONF) lance un projet innovant pour résoudre les conflits de gestion entre les Zones de droits d’usage collectif (ZDUC) autochtones et le code forestier. Doté d’un budget de 156 679 € (dont 77 117 € de subventions européennes), ce projet collaboratif implique les communautés Kali’na et Lokono pour co-construire des documents de gestion durable. Les activités incluent des ateliers participatifs et la nomination de référents communautaires. Sa durée est prévue sur 18 mois.
Mayotte : éradication du rat noir
Sur l’èlot Mbouzi, réserve naturelle nationale de Mayotte, un projet porté par l’association Naturalistes, environnement et patrimoine vise à éradiquer les populations de rats noirs. Avec un budget de 167 776 € (dont 99 995 € de l’UE), ce projet d’une durée de 36 mois mettra en place des méthodes sécurisées et respectueuses de l’environnement pour protéger les espèces endémiques. Les résultats attendus incluent une restauration rapide et mesurable de la biodiversité locale.
Un soutien technique et financier pour les lauréats
Afin de garantir le succès des projets, l’OFB a organisé des ateliers de formation au montage de dossiers européens, ainsi que des rencontres avec des experts locaux. Plus de cent acteurs ont bénéficié de cette assistance technique. La plupart des projets retenus démarreront leurs actions concrètes dès novembre 2024.
Un deuxième appel à projets BESTLIFE2030 sera lancé en février 2025, offrant une nouvelle opportunité de financement pour des initiatives innovantes en faveur de la biodiversité.
Damien CHAILLOT