Audition du Général Claude Peloux, commandant du Service militaire adapté : « L’objectif est d’avoir le plus grand nombre d’appuis pour trouver un emploi pour les jeunes»

Le général Claude Peloux lors de son audition ©Sénat

Audition du Général Claude Peloux, commandant du Service militaire adapté : « L’objectif est d’avoir le plus grand nombre d’appuis pour trouver un emploi pour les jeunes»

Ce 8 février 2024, la Délégation sénatoriale aux Outre-mer a auditionné le général Claude Peloux, commandant du service militaire adapté (SMA) auprès de la direction générale des Outre-mer depuis août 2021, après avoir travaillé en unité opérationnelle ainsi qu’au suivi des programmes d’armements.

 

Le général Peloux a tout d’abord rappelé que le service militaire adapté a été créé aux Antilles-Guyane en 1961. Il doit répondre à trois attentes particulières : intégrer des jeunes dans la nation, accompagner le développement et la valorisation des territoires, et répondre aux enjeux démographiques pour un rééquilibrage. L’appel est de vingt-quatre mois. Il assure une formation professionnelle et générale, et le SMA effectue des travaux d’intérêt général aux profits des communautés.

L’organisation générale du SMA est sous la double tutelle du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer et du ministère des Armées, et son commandement est rattaché à la direction générale des Outre-mer, a souligné également le général. Le commandement donne les directives techniques, fixe les objectifs à atteindre et veille à leur bonne exécution. Localement, le SMA dépend, en fonction du territoire ou département, du préfet ou du Haut-Commissaire.

 Après les Antilles-Guyane, le SMA s’est par la suite déployé à La Réunion en 1965, en Nouvelle-Calédonie en 1986, à Mayotte en 1988, puis en Polynésie 1989. Un centre de formation du SMA existe également à Périgueux qui peut accueillir les jeunes Ultramarins en complément. « En 1996, quand le président Chirac a décidé de suspendre le service national, à la demande des élus ultramarins, il a été décidé de maintenir le SMA dans les territoires en raison des enjeux particuliers pour la jeunesse, sur la base du volontariat » a précisé le général Peloux.

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Depuis 2017, on compte environ 6000 jeunes bénéficiant du SMA, qui ont entre 18 et 25 ans. « Aujourd’hui, nous sommes sur un plan particulier qui s’appelle Ambition 2030, qui prévoit notamment la lutte contre le décrochage scolaire, les violences faites aux femmes, l’amélioration des compétences de base comme lire et écrire, et le passage du permis de conduire » a indiqué le général Peloux. Par ailleurs, plus de 1300 cadres des armées, quelques personnels civils et de réserve sont engagés auprès du SMA sur la base du volontariat.

 Selon le général, l’ensemble de ces jeunes participe à l’amélioration des compétences locales en réduisant les inégalités territoriales et en favorisant l’inclusion des jeunes femmes, qui constitue environ 30% des effectifs du SMA. Les incorporés sont orientés en fonction de leur niveau d’illettrisme en passant un test, soit vers des filières professionnelles courtes soit vers des filières longues. Dans tous les cas, il y a une phase de formation militaire qui dure deux mois. Les jeunes sont aussi pris en charge par un accompagnement médico-psychosocial pour lever les freins à l’insertion.

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 « Il y a trois piliers », a déclaré le général. « Le premier c’est le savoir-être, qui se fait par la militarisation tout au long de la formation, le deuxième le savoir-faire, qui est le geste technique professionnel et la remise à niveau scolaire, et le savoir devenir, qui permet de préparer le jeune à la vie civile et à l’emploi. » À la sortie du dispositif, les modules de recherche d’emploi et d’appui à la construction professionnelle permettent aux jeunes volontaires de trouver un premier emploi ou une reprise de formation.

« Chaque territoire ou département est spécifique, chaque filière professionnelle est adaptée au contexte socio-économique du territoire, et les besoins du territoire sont étudiés pour modifier les formations professionnelles à leur profit », a ajouté le général Peloux. « Le SMA a des conventions localement, à la fois avec les collectivités territoriales, mais également avec d’autres acteurs économiques, l’objectif est pour nous d’avoir le plus grand nombre d’appuis pour trouver, à l’issue d’une formation, un emploi pour les jeunes ».

 

PM