La Fondation du SMA a été lancée officiellement le 6 juillet dernier. Cette nouvelle structure a pour mission de répondre à des projets ciblés, afin de sécuriser le parcours d’insertion professionnelle et sociale des anciens volontaires et plus globalement des jeunes ultramarins. Le Général Jean-Pierre Metz a récemment pris ses fonctions de président de la Fondation du SMA. Il détaille pour Outremers 360 les missions de cette fondation.
Outremers 360 : Quels sont les objectifs de la Fondation du SMA dont vous êtes le président ?
Général Jean-Pierre Metz, Président de la Fondation du SMA : Il y a quelques jours, j’ai pris la présidence de la fondation du service militaire adapté créée en juillet dernier. L’objectif est de porter cette fondation, la faire avancer et la construire pas à pas, en liaison avec le commandement du service militaire adapté, Il s’agit de venir en appui de tous nos jeunes d’Outre-mer et des territoires dans lesquels ils travaillent et où ils veulent s'installer.
Outremers 360: Quelles sont les missions de cette fondation ?
Général Jean-Pierre Metz : Les missions de la fondation sont extrêmement claires. Il s'agit d'agir en continuité et en prolongement de l'action du Service Militaire adapté qui, depuis plus de 60 ans, aide à nos jeunes en outre-mer à se former et à trouver du travail. La fondation aidera et prolongera les actions, à travers du mécénat de confiance, à travers du mécénat financier et à travers du mécénat de compétences. En clair, nous voulons, accompagné d'un certain nombre de partenaires hexagonaux et locaux, agir concrètement au profit de projets portés par des jeunes ultramarins qui cherchent une solution durable pour s'insérer.
Outremers 360 : Comment s'articulent les missions de la Fondation du SMA et les missions du SMA car elles partagent le même objectif d’accompagnement des jeunes Ultramarins ?
Général Jean-Pierre Metz : C'est exactement le principe et l'utilité même de la fondation. Le SMA agit depuis plus de 60 ans à former et à insérer à la suite de leur formation des jeunes Ultramarins. Mais nous nous rendons compte que dans certains cas, après un certain temps il peut y avoir un besoin d’un coup de pouce supplémentaire ou d'un accompagnement plus long dans la durée que le SMA par sa structure ne peut pas fournir ou ne peut donner.
Il était important de créer, d'inventer cet outil qu'est la Fondation pour permettre cet accompagnement complémentaire vers des emplois, vers la création d’activité ou vers des besoins plus courts termistes; c’est la raison pour laquelle nous créons des programmes autour du logement et des mobilités.
Outremers 360: Depuis la création de cette fondation, vous avez récemment conclu un partenariat avec l’Union sociale de l’habitant. Quels sont les objectifs de cette convention ?
Général Jean-Pierre Metz : La Fondation a noué une toute première convention avec la Fondation Agir contre l’exclusion. Dans cette convention, nous allons pouvoir travailler en toute confiance puisque nous sommes abrités par la Fondation Agir contre l'exclusion qui va nous aider dans la partie fonctionnement, cela nous permettra de nous consacrer au cœur de notre métier qui est d'aider les jeunes.
La convention avec l'Union Sociale pour l'Habitat - que j’ai récemment signée-, vise à accroître les synergies entre tous nos partenaires et les acteurs locaux travaillant sur les sujets de l'habitat dans nos territoires afin d'accompagner les jeunes à s'installer. Il s'agit évidemment de lever l'un des deux principaux freins à l'emploi durable que sont le logement et la mobilité. Ce partenariat vient nourrir notre programme logement.
Outremers 360 : La Fondation accueille aussi « des associations de la fondation» qui seront implantées dans les différents territoires. Quelles seront leurs missions ?
Général Jean-Pierre Metz : En effet, c’est une fondation avec une architecture assez originale souhaitant prendre en compte les spécificités de chaque territoire. Il s'agit d'avoir une fondation en centrale qui s'appuiera sur «des associations-filles dans chaque territoire, qui porteront les projets localement». Ces associations vont identifier les projets, vont les faire remonter à la fondation et vont les accompagner ensuite dans la durée. C'est pour cela qu'on a besoin de chacune des associations sur chaque territoire. Ces associations locales ont aussi comme mission de mobiliser des acteurs-partenaires locaux qui pourront se mobiliser autour de projets en mécénat de compétence ou en mécénat financier.
Outremers 360 : Quels sont les autres partenaires avec lesquels la Fondation du SMA souhaite travailler ?
Général Jean-Pierre Metz : Nous sommes en pleine discussion avec de nombreux acteurs essentiels de la vie économique, dans l'Hexagone mais aussi dans nos Outre-mer. Il y a des partenaires bancaires, la Banque Mutualiste de France, ou encore la Société Générale. Il y a des partenaires dans le monde de l'énergie comme Rubis Energies dans les Antilles avec qui nous avons déjà un accord.
Nous avons évidemment aussi d'autres partenaires un peu plus traditionnels dans le monde militaire qui sont par exemple Uneo. Nous travaillons actuellement avec d'autres fondations pour trouver des moyens d'œuvrer ensemble pour nos Outre-mer comme par exemple, la fondation CMA-CGM, la fondation Chanel, la Fondation Accor, et bien d'autres encore.
Outremers 360 : Quels seront les prochains projets de la Fondation, les prochaines missions ?
Général Jean-Pierre Metz : Nous avons validé lors du dernier comité exécutif, fin septembre, les cinq premiers projets de la fondation. Ces projets s'inscrivent dans nos programmes mobilités, logement et alimentation responsable, mais nous avons aussi décidé d’accompagner un projet de formation pour un jeune autoentrepeuneur à La Réunion qui cherche à élargir ses champs de compétence.
Nous allons prendre au fur et à mesure tous les projets qui sont actuellement étudiés dans nos territoires, par les régiments du Service Militaire adapté ou les associations, celles qui existent déjà, puisqu'il y en a déjà trois qui sont créées : la Guadeloupe, la Nouvelle-Calédonie et La Réunion. Nous allons examiner tous ces projets au fur et à mesure qu'ils vont nous remonter, de manière à pouvoir les accompagner du mieux possible. Notre ambition est de pouvoir accompagner par territoire 20 nouveaux projets par an.