Lors de son discours de politique générale prononcé ce mardi 14 octobre à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Sébastien Lecornu a placé la question des Outre-mer au rang des priorités du gouvernement, insistant sur "l’urgence" d’une action politique concrète pour ces territoires.
Deux jours après la nomination de son gouvernement, le Premier ministre Sébastien Lecornu a réitéré son engagement de faire du dossier institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, une priorité de son action gouvernementale, avec la poursuite du processus lancé par l'Accord de Bougival.« La fin des accords de Nouméa a laissé un vide institutionnel qu’il faut combler pour permettre la paix sur le Caillou. L’accord de Bougival permet une réconciliation. Il doit être transcrit dans la Constitution », a affirmé le chef du gouvernement, annonçant que le texte serait adopté avant la fin de l’année pour permettre une consultation des Calédoniens au printemps 2026.
Cette annonce intervient trois mois après la signature, le 12 juillet dernier, de l’accord de Bougival, marquant un compromis historique entre les signataires loyalistes, indépendantistes et l’État. Signe de cette priorité calédonienne, le projet de loi constitutionnelle a été présenté ce mardi matin en Conseil des ministres. L'accord de Bougival prévoit entre autres la création d'un "État de la Nouvelle-Calédonie" inscrit dans la Constitution française.
Un projet de loi “vie chère” prêt à être présenté
Mais au-delà de la Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre a élargi son propos à l’ensemble des territoires ultramarins, évoquant la lutte contre la vie chère comme l’un des piliers de son action immédiate. « La question des Outre-mer se pose avec la même urgence. Un projet de loi concernant la vie chère est prêt. Il ne faut pas attendre », a-t-il déclaré, confirmant que le texte, inspiré des travaux parlementaires et des rapports de la Délégation sénatoriale aux Outre-mer, sera soumis au Parlement dans les prochaines semaines.
Ce projet devrait aborder les marges arrières, la transparence des prix, la réforme de l’octroi de mer et les chaînes d’approvisionnement locales, dans un contexte d’inflation persistante et de tensions économiques dans les territoires insulaires.
Discussions sur les évolutions statutaires en Outre-mer
Sébastien Lecornu a notamment promis la poursuite des discussions autour de l'évolution statutaire des territoires ultramarins.« Certains territoires comme les Antilles ou encore la Guyane réfléchissent à leur avenir institutionnel. . Un projet de loi constitutionnelle concernant la Corse, fruit de deux années de discussion, lui aussi est prêt. (…) Là aussi, l’Assemblée nationale et le Sénat débattront et trancheront. ». Le 1er octobre dernier, Emmanuel Macron avait reçu les élus des collectivités ultramarines pour faire le point sur les « évolutions statutaires » de leurs territoires, promettant la mise en place de groupes de travail dédiés pour la Martinique, la Guyane et la Guadeloupe, trois territoires qui veulent tendre à l’autonomie.
En intégrant aussi nettement la question ultramarine à son discours de politique générale, Sébastien Lecornu confirme la place centrale qu’il entend donner à ces territoires dans son action gouvernementale. Pour lui, la stabilité de la Nouvelle-Calédonie, la maîtrise du coût de la vie et la responsabilisation locale constituent autant de leviers pour «retisser le lien entre l’État et les Français d’Outre-mer»