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Malgré le retrait de son partenaire initial Korea Zinc, la Sofinor persiste et annonce un « plan B » pour la reprise de l’Usine de Sud de Vale NC. Sur place, la situation reste tendue et le gouvernement a déclenché le plan particulier d’intervention pour l’Usine.
« On portait un projet très solide qui répondait à tous les critères qui étaient demandés par Vale pour la reprise de l’usine, nous avons pris la décision de reconstituer une offre, toujours avec les mêmes termes mais avec un nouvel industriel », a déclaré Ulrich Reber, directeur de projet à la Sofinor, interrogé par Nouvelle-Calédonie La 1ère. « On serait sur un actionnariat calédonien institutionnel à hauteur de 56%, donc les trois provinces, et un industriel à hauteur de 44%. Un industriel expérimenté en hydrométallurgie et qui aura toute la compétence pour sauver les 3 000 emplois qui sont en jeu », assure-t-il.
Pour l’heure, le nom de cet industriel qui remplacerait donc Korea Zinc dans l’offre portée par la Sofinor, bras financier de la province Nord, reste confidentiel. « Mails il faut savoir que c’est la Sofinor, en tant qu’opérateur industriel, qui ira chercher cet industriel et qui ensuite re-proposera comme dans le projet que nous portions un 56% calédonien et un industriel compétent », poursuit-il. « Parce qu’on le dit et on le redit, le projet de l’usine du Sud est un projet technique. Il est indispensable de disposer d’un industriel compétent et expérimenté en hydrométallurgie ».
L’usine du Sud de Vale NC, adossée au riche gisement de Goro
L’offre jugée la plus valable à la fois par Vale NC, la province Sud, la banque Rothschild et l’État reste celle portée par un consortium avec le négociant suisse Trafigura, sous le nom de « Prony Ressources ». Vale avait accepté, vendredi, de décaler la date d’officialisation de la reprise de l’Usine du Sud par le consortium, afin de laisser Korea Zinc mener une expertise sur place, conformément à la demande des participants à la table ronde sur l’avenir de l’usine la veille au soir. Mais durant le weekend, le terrain d’entente conclu lors de cette table ronde a échoué : le collectif « Usine du Sud : Usine Pays » et l’ICAN, qui défendaient l’offre Sofinor-Korea Zinc, ont relancé les mobilisations sur le terrain.
Déclenchement du Plan particulier d’intervention pour Vale NC
Ce lundi en Nouvelle-Calédonie, de violents affrontements ont eu lieu, notamment à Nouméa et sa proche banlieue, entre les forces de l’ordre et les militants du collectif et de l’ICAN. Malgré un appel au calme des élus et de l’État, à travers le Haut-commissaire puis le ministre des Outre-mer, la situation reste encore tendue sur le terrain. Le gouvernement calédonien a annoncé le déclenchement du plan particulier d’intervention (PPI) Vale NC, en raison des « nombreuses dégradations et intrusions constatées sur le site de l’usine du Sud ». Ce plan consiste à « mobiliser les moyens de la sécurité civile qui se tient prête à intervenir sur site pour prévenir tout désastre, en coordination avec tous les acteurs concernés », a expliqué le président du gouvernement Thierry Santa.
« Avec le Haut-commissaire, j’ai également signé à l’instant, avec l’aval de la majorité du gouvernement collégial, un arrêté autorisant les forces de l’ordre, qui ne portent pas le virus du Covid-19 et qui apportent la preuve de leur immunisation naturelle contre le Covid-19, à sortir de quatorzaine dès aujourd’hui, afin qu’ils puissent notamment contribuer à la protection des infrastructures sensibles et au maintien de l’ordre sur le territoire », a-t-il ajouté, appelant « une nouvelle fois au calme et à la responsabilité de tous ». « La violence doit cesser, le dialogue doit être rétabli ».
Appel à la mobilisation des Loyalistes
Un dialogue qui risque d’être néanmoins compliqué dans les jours à venir. En effet, si le Front indépendantiste FLNKS appelle ses militants « à la vigilance », hors de question de faire baisser la mobilisation. Dans un communiqué, le FLNKS dénonce « l’instrumentalisation politique, les mensonges électoralistes, la mauvaise foi de l’État français » qui aurait provoqué « l’incompréhension » de la population. Le FLNKS accuse également « des pressions » de la diplomatie française pour faire reculer Korea Zinc. L’UC appelle aussi à poursuivre la « lutte ».
La coalition non indépendantiste « Les Loyalistes » appelle aussi à la mobilisation de ses troupes contre les blocages, ce samedi. Face à ce cocktail explosif, le parti Calédonie Ensemble demande « un compromis sur la reprise de l’usine du Sud, comme cela a été le cas en 1998 avec la cession du massif du Koniambo ou l’entrée des intérêts calédoniens dans la SLN ». Il réitère sa demande au président de la République à reprendre la main sur ce dossier « afin d’en assurer un règlement pacifique ». En attendant, Sébastien Lecornu doit une nouvelle fois réunir cinq élus indépendantistes et cinq élus non indépendantistes lors d’une réunion au format « Lepredour », ce jeudi.
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