Présent aux Antilles-Guyane depuis plus de 50 ans à travers sa filiale GFA Caraïbes, l’assureur italien Generali annonce « suspendre la souscription en risque d’entreprise » aux Antilles, en raison des troubles sociaux des dernières semaines, notamment en Martinique où les coûts sont évalués à 20 millions d’euros.
Cette décision avait déjà été prise pour la Nouvelle-Calédonie, a rappelé Régis Lemarchand, directeur chargé du marché IARD de Generali, interrogé par l’Argus de l’assurance. « Suspendre, cela ne veut pas dire résilier les contrats, cela veut dire ne pas en prendre de nouveaux » a précisé le dirigeant.
« Nous avons besoin d’avoir plus de visibilité sur le contexte social et sécuritaire qui est préoccupant » a poursuivi Régis Lemarchand qui enregistre « 70 demandes d’indemnisation » en Martinique pour un coût de 20 millions d’euros. « Par rapport à la métropole, cela peut paraître faible mais quand on ramène ce montant à la taille du département, c’est extrêmement élevé ».
Selon Régis Lemarchand, le demandes d’indemnisations concernent essentiellement des « sinistres d’incendie ». « Nous avons des entreprises qui ont été touchées avec des dommages au bâtiment, au contenu : les machines, les produits et donc aussi des pertes d’exploitation qui ont être importantes », a-t-il souligné.
L’assureur se dit ainsi « obligé de prendre du recul » et demande « un environnement sécurisé où il y a un maintien de l’ordre » et « de la cohésion sociale » pour « mutualiser les risques et faire face aux aléas ». Régis Lemarchand précise aussi « avoir plus de mal à obtenir des recours » vis-à-vis de l’État, lorsque le maintien de l’ordre fait défaut.
Generali demande à ce sujet que l’État « honore les recours » qu’il lui présente « sans avoir besoin d’aller dans des actions judiciaires ». « Cette question importante vaut au titre des émeutes en 2023 en Métropole, de la Nouvelle-Calédonie et que nous rencontrerons en Martinique ».