En Polynésie, un « bouton SOS » pour les femmes victimes de violences

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En Polynésie, un « bouton SOS » pour les femmes victimes de violences

La vice-présidente de la Polynésie a présenté ce matin un dispositif de protection des femmes victimes de violences, baptisé Te Taura, qui sera expérimenté en 2025. Un petit boîtier qui géolocalise la victime, et la met en relation avec un opérateur qui peut alerter soit des proches, soit les forces de l’ordre ou les secours. Vingt exemplaires seront distribués par la DSFE, les associations et les confessions religieuses sur lesquelles la vice-présidente et ministre des Solidarités s’appuie pour un meilleur maillage du territoire. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce 25 novembre, la vice-présidente de la Polynésie, Minarii Galenon, chargée de la condition féminine, a présenté un nouveau dispositif expérimental pour protéger les victimes.

C’est un « bouton SOS », en fait un petit appareil émetteur et récepteur, rechargeable et discret -de la taille d’une télécommande de portail-, à garder sur soi et à activer en cas de danger. Dès qu’il est activé, il alerte un opérateur qui peut apporter de l’aide aux victimes. « Au moment où elles appuieront, on aura une géolocalisation et une alerte sur nos écrans », explique Nathalie Claude, de la société NS Citadelle, spécialiste de la télésurveillance. « L’opérateur va écouter et analyser pour déclencher le protocole adapté ». Selon la gravité des faits en cours, l’opérateur peut alors prévenir un des proches de la victime -il est possible d’en enregistrer jusqu’à six-, les forces de l’ordre ou les pompiers. 

La société sera à l’écoute 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en collaboration avec ses équipes dans l’Hexagone. Ses opérateurs auront des numéros d’accès rapide aux pompiers et à la police. Ces appareils peuvent également se révéler utiles pour les personnes âgées vivant seules, et Minarii Galenon n’exclut pas d’en faire bénéficier, à terme, les personnes âgées isolées. Cent boutons ont été commandés, et une expérimentation avec 20 appareils débutera en 2025 pour évaluer leur fonctionnement. Leur coût et celui des services de NS Citadelle -80 000 Fcfp pièce- sont pris en charge par le Pays, explique Minarii Galenon.

Ces boutons seront distribués via la cellule prévention de la DSFE, les associations et les confessions religieuses, dont les responsables seront formés par l’entreprise de télésurveillance. La première précaution sera de rester discret sur le port de ces boutons SOS. La vice-présidente explique : « J’ai décidé de faire confiance aux confessions religieuses, parce qu’il n’y a pas d’associations ni d’antennes de la DSFE partout, surtout dans les Tuamotu ». Elle cite notamment les femmes adventistes « qui ont vraiment des dispositifs intéressants de lutte contre les violences faites aux femmes. »

On rappelle que la Polynésie recense 3 000 signalements par an pour violences faites aux femmes, soit une moyenne de 8 par jour. Pour cette présentation ce matin, dans les jardins de l’assemblée où étaient dressés des stands de plusieurs associations, les hommes politiques ont brillé par leur absence. À noter que ce principe de « bouton » d’alerte connecté a aussi été expérimenté et déployé à La Réunion, parmi les départements de France les plus touchés par les violences conjugales, depuis juillet 2023.

La France annonce la généralisation du dépôt de plainte à l’hôpital dans l’Hexagone

À l’occasion de cette journée mondiale, le gouvernement central a annoncé vouloir généraliser la possibilité pour les femmes victimes de violence de déposer plainte à l’hôpital : ce sont alors les officiers de police judiciaire qui se déplacent. L’objectif est d’étendre le dispositif à 377 structures supplémentaires dotés d’un service d’urgence ou d’un service gynécologique, d’ici la fin de l’année 2025. Autre annonce faite par le gouvernement, après le choc du procès de Dominique Pélicot, des kits de détection de soumission chimique, remboursables par l’assurance maladie.

En Outre-mer, le ministre François-Noël Buffet, en lien avec Salima Saa, secrétaire d’État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, va demander la traduction du « violentomètre » dans des langues régionales et le référencement des associations ultramarines sur le site stop-violences-femmes.gouv.fr, dans les plus brefs délais.

Caroline Perdrix pour Radio 1 Tahiti