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La France et le Suriname ont finalisé un accord de délimitation de frontière qui va faciliter la lutte contre les trafics et l’orpaillage illégal dans le département français de la Guyane, a-t-on annoncé de source diplomatique française.
« C’est une avancée considérable, il fallait que ce soit clarifié, c’était la condition pour qu’il y ait une vraie coopération sur la frontière commune», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian en annonçant mardi la signature prochaine de l’accord avec son homologue surinamais Albert Ramdin. Cette signature, qui concerne «les îles du fleuve Maroni et de la rivière Lawa», devrait intervenir dans «les prochaines semaines», a précisé jeudi une source diplomatique.
Cette signature intervient à la suite d’un accord technique sur la délimitation de la frontière entre la Guyane, et par extension la France et le Surinam signé entre l’Ambassadeur Harold Kolader, président de la Commission nationale des frontières (NGC) et l’Ambassadeur Antoine Joly, Ambassadeur de France, au Suriname début février dernier.
La frontière entre les deux pays, longue de 500 kilomètres, restait pour l’essentiel non fixée. Seules quelques portions restreintes avaient été délimitées par des textes internationaux datant de 1891 et de 1915. Cette clarification va faciliter «la lutte contre l’orpaillage illégal, fléau sanitaire et environnemental et les trafics qui touchent cette zone », souligne-t-on au Quai d’Orsay. «Le développement économique au profit des populations française et surinamaise vivant de part et d’autre du fleuve s’en trouvera également renforcé», a-t-on assuré.
L’absence de délimitation claire a suscité des tensions entre les deux pays en raison d’incidents frontaliers survenus dans le cadre de la lutte contre l’orpaillage illégal. En Guyane, la lutte contre l’orpaillage clandestin mobilise chaque jour des centaines de soldats, gendarmes, douaniers, policiers ou gardes forestiers, sur un territoire plus vaste que l’Écosse, où sévissent environ 10.000 orpailleurs clandestins, venus du Brésil. En juillet 2019, trois soldats sont morts accidentellement, victimes d’émanations toxiques, alors qu’ils s’apprêtaient à poser des charges explosives pour détruire les installations souterraines d’orpailleurs.
Avec AFP