Le projet de coopération transfrontalière Bio Plateaux, dédié à la gestion intégrée des ressources en eau entre la Guyane française, le Brésil et le Suriname, a conduit ce jeudi 31 octobre à une visite du barrage de Brokopondo, dans le cadre d'une rencontre entre divers acteurs de ces territoires voisins. Ce projet vise à promouvoir un échange d’informations et d’expériences dans les domaines de l’eau et de la biodiversité aquatique pour renforcer la résilience de ces écosystèmes face aux défis climatiques.
Durant cette journée, les participants ont pu assister à une démonstration de suivi météorologique en aval du barrage de Brokopondo sur la rivière Suriname. Cet équipement, mis en service en 1964, couvre une superficie de 1560 km² (quatre fois celle du barrage de Petit Saut en Guyane française) et possède une capacité de production énergétique de 180 mégawatts. En outre, des mesures de la qualité de l’eau ont été présentées, permettant de constater directement l’impact des politiques de gestion environnementale en cours.
Un appel à la coopération pour la gestion des ressources hydriques
La journée a permis d'aborder les conséquences du changement climatique sur la région et les défis posés par la variabilité hydrique accrue. « Puisque l’on varie entre des inondations importantes et des périodes de sécheresses extrêmes aujourd’hui, il y a une nécessité pour nous, collectivement, d’entrevoir des collaborations sur l’ensemble du plateau des Guyanes, pour que cette ressource qui ne connaît pas de frontières soit préservée, non polluée, gérée convenablement au profit de nos territoires respectifs », a déclaré Jean-Paul Fereira, premier vice-président délégué au développement durable et à la transition énergétique.
Vers la création d’un Observatoire régional des bassins transfrontaliers
Le projet Bio Plateaux en est aujourd'hui à sa deuxième phase, consistant à mettre en place des outils de décision partagés et à pérenniser la coopération grâce à un Observatoire régional des bassins transfrontaliers du Plateau des Guyanes. Ce dernier aura pour mission de structurer le suivi et la gestion de ces ressources en eau pour le bénéfice de la région dans son ensemble.
Présent à la visite, Rémy Boyer, chef de projet à l’Office national de l’eau, a souligné l’importance de cette initiative, au micro de nos confrères de Guyane la 1ère : « C’est concret, on a une délégation de 150 personnes, et surtout, au-delà du nombre, ce qui est intéressant c’est de voir la diversité d’acteurs qui sont représentés. On a une belle délégation d’autorités coutumières des trois pays, d’autorités locales, d’élus, des institutions, des organismes de recherche, des ONG, la presse… L’idée c’est de montrer que c’est possible, et je pense que si ces acteurs viennent, c’est qu’ils ont un intérêt pour cet échange dans le cadre de Bio-Plateaux. Donc pour moi, cette phase 2 montre la confirmation qu’un observatoire doit être créé, et je pense que l’intérêt des acteurs c’est de guider cette création à terme ».
Une conférence pour renforcer l’engagement transfrontalier
La visite du barrage de Brokopondo précède la conférence transfrontalière du bassin des Guyanes, prévue à Paramaribo les 1er et 2 novembre 2024. Cette conférence réunira de nouveaux échanges sur la gestion des ressources en eau, sur la production d’énergie et sur l’accès de la population à ces ressources, dans le but d’établir des solutions concrètes face aux effets du changement climatique sur le plateau des Guyanes.
Damien CHAILLOT