Avec Maupiti et Huahine, Tahaa fait partie des îles peu connues de l’archipel de la Société en Polynésie française. Située aux Îles-Sous-Le-Vent (Raromata’i), à 230 km au Nord-ouest de Tahiti, Tahaa a la particularité de partager son lagon avec l’île de Raiatea et elle est le principal producteur de la fameuse Vanille de Tahiti.
« Île sauvage où il fait bon vivre » raconte la chanson du groupe Te Aho Purotu. Anciennement appelée Uporu, l’île de Tahaa ne dispose d’aucun aéroport, ce qui la préserve des tumultes de l’urbanisation. Pour s’y rendre, il faut emprunter la voie du lagon, depuis l’aéroport de sa grande soeur Raiatea ou du port de celle-ci. Malgré qu’elle ne dispose pas de la réputation de sa voisine Bora Bora, qu’on aperçoit facilement depuis sa côte Nord-ouest, Tahaa est en terme de superficie plus grande et offre un lagon des plus luxuriant. Sur place, on peut loger dans les quelques dizaine de pensions de famille ou les deux hôtels qui entourent l’île. Certains d’entre eux sont situés sur les motu (îlôts) parsemés sur la barrière de corail qui protège le lagon. Le lagon abrite d’ailleurs une faune riche et variée: poissons, raies manta, requins, dauphins, baleines,…
En 2012, Tahaa abritait 5 220 habitants, dont la majorité se concentre au chef-lieu de l’île, Patio (veillez à bien prononcer le « t », il ne s’agit pas là d’une pièce de votre habitation). Si vous vous y rendez, on vous conseille d’apprendre quelques mots de tahitien car 77 % de la population le parle au sein de la famille et plus de 93 % le maîtrise parfaitement. L’île de Tahaa peut compter sur un de ses enfants, devenu célèbre grâce à une émission de survie, pour la promouvoir: Teheiura, fameux guerrier de Koh Lanta, aujourd’hui chef cuisinier en France. L’économie de Tahaa repose essentiellement sur la culture de la Vanille de Tahiti avec 80% de la production polynésienne. Elle est aussi la première productrice de coprah de toute la Polynésie française ! Surprenant puisqu’il s’agit là d’une ressource essentiellement cultivée dans l’archipel des Tuamotu. La culture du « nono » s’est aussi développée depuis quelques années et on y compte quelques fermes perlières. Bien sûr, le tourisme fait aussi partie des leviers économiques de l’île mais il est moins conséquent: Tahaa reste préservée du tourisme de masse, au contraire de Bora Bora.
Il y a pourtant de nombreuses choses à faire à Tahaa, à voir aussi ou à sentir. Côté lagon, on peut se laisser porter par le courant dans le « Jardin de Corail », véritable aquarium naturel où on se laisse porter par le courant ou encore, se baigner au limpide « Bain de cristal », où seul le sable fin viendra chatouiller vos pieds. Ces deux sites exceptionnels n’étant ni classés, ni protégés, un respect absolu de leur fragile biodiversité est requis lorsqu’on y plonge. Il y a beaucoup de motu qui entourent Tahaa, on peut s’y rendre pour passer la journée, si toutefois il s’agit d’un motu public, ou même passer le week-end. Dans ce cas, on vous recommande un anti-moustique efficace ! L’île de Tahaa possède aussi la baie la plus profonde de toute la Polynésie française: la baie de Haamene. On peut la visiter en bateau ou à pied. Elle abrite une ferme perlière, un centre de protection des tortues marines et des fermes de Vanille dans la vallée. D’ailleurs, il est impossible de se rendre à Tahaa sans en visiter une. Les cultivateurs vous ferons alors goûter et sentir la puissance de l’or noir de la Polynésie française. L’île de Tahaa est aussi une des étapes de la plus grande et la plus importante course de pirogue au monde: la Hawaiki Nui Va’a, qui aura lieu cette année en début novembre.
Avec sa discrétion et son parfum de vanille, Tahaa en a séduit plus d’un. Le chanteur Joe Dassin y a d’ailleurs un pied à terre, peu connu du grand public. Aller à Tahaa, c’est choisir authenticité, la vie simple, la tranquillité ou encore, le contact avec une Polynésie comme figée dans le temps et fière de ses racines, mais bien consciente de son ouverture avec un monde en perpétuel mouvement.