Les États-Unis travaillent sur un accord avec les îles Fidji qui pourrait permettre aux troupes américaines de renforcer leur présence dans l’archipel mélanésien, a déclaré samedi le chef du Pentagone, Lloyd Austin. Pour le Premier ministre fidjien Sitiveni Rabuka, cette visite marque un "moment historique dans les relations entre les États-Unis et les Fidji".
Lloyd Austin est le premier secrétaire américain à la Défense en exercice à se déplacer aux Fidji. Arrivé vendredi à Nadi, sur l’île principale des Fidji, le chef du Pentagone a déclaré que des négociations ont commencé en vue d’un accord bilatéral sur le "statut des forces" avec les îles Fidji, un instrument juridique qui fixe les règles applicables au personnel militaire travaillant dans un pays étranger. Cet accord ouvrirait la voie à des "exercices accrus" et à des "engagements entre militaires", a-t-il dit, selon une diffusion en vidéo de ses propos à des journalistes.
Pas de base militaire permanente
Lloyd Austin a toutefois précisé qu’il n’y a "pas eu de discussions" sur l’installation d’une base militaire permanente dans l’archipel mélanésien aux 300 îles. Les États-Unis ont conclu des accords similaires avec plus de 100 pays, selon le département d’Etat. La visite officielle de deux jours termine une tournée éclair de Lloyd Austin en Asie-Pacifique (Australie, Philippines et Laos). Aux Fidji, les États-Unis souhaitent contrer l’influence de la Chine en particulier dans le domaine militaire.
Bien que peu peuplées, les îles du Pacifique sont un carrefour vital pour le commerce, le transport maritime et les ressources naturelles, où la Chine a renforcé son influence régionale grâce à l’investissement, au commerce et à des pressions diplomatiques.
"Années dangereuses " ?
Le Premier ministre fidjien Sitiveni Rabuka, ancien colonel, a déclaré que la visite de Lloyd Austin marquait un "moment historique dans les relations entre les États-Unis et les Fidji". "Nous prions tous pour que cette visite ne soit pas le signe que des années dangereuses nous attendent", a-t-il affirmé, en arborant une cravate aux couleurs du drapeau américain. Sitiveni Rabuka, ancien militaire réputé pro-occidental, a récemment effectué une visite prolongée en Chine. Reçu par le président Xi Jinping au Palais du Peuple de Pékin, son voyage a permis la signature d’accords bilatéraux sur le commerce, l’aide militaire, les infrastructures et l’enseignement du chinois
Avec AFP