MaHeWa, projet ambitieux pour « comprendre les risques et s’adapter aux canicules marines » à Wallis-et-Futuna, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie

Récifs du V des Chesterfield, dans le sud, vers l'ilot Loop © IRD - Magali Boussion

MaHeWa, projet ambitieux pour « comprendre les risques et s’adapter aux canicules marines » à Wallis-et-Futuna, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie

Le projet MaHeWa, dédié à l'étude et à la gestion des canicules marines, sera officiellement lancé le 27 novembre à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Porté par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), avec le soutien de l’Ifremer et en partenariat avec plusieurs institutions scientifiques et locales, ce programme vise à renforcer la résilience des territoires ultramarins du Pacifique face à un phénomène climatique aux conséquences graves.



Les canicules marines, définies comme des épisodes de réchauffement extrême des eaux océaniques, constituent une menace majeure pour les écosystèmes marins et les communautés qui en dépendent. Elles provoquent le blanchissement des coraux, la mortalité massive d’espèces marines, ainsi que la prolifération d’algues toxiques, comme celles responsables de la ciguatéra, une intoxication alimentaire répandue dans ces régions. Ces impacts affectent directement la biodiversité, la sécurité alimentaire et les économies insulaires.

Un projet transdisciplinaire et collaboratif 

Soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) dans le cadre du programme « Un Océan de Solutions » et France 2030, le projet MaHeWa s’étendra sur quatre ans. Il mobilise un large réseau de partenaires scientifiques, tels que le CNRS, Météo-France, l’Institut Louis Malardé et l’Université de Bretagne Occidentale, ainsi que des institutions locales comme l’Université de la Nouvelle-Calédonie et l’Institut agronomique néo-calédonien. 

L’objectif central de MaHeWa est de co-développer des solutions basées sur des connaissances scientifiques partagées. Pour ce faire, le projet inclut un dialogue étroit avec les communautés locales et les gestionnaires territoriaux, intégrant des experts issus de disciplines variées (océanographie, biologie, anthropologie, économie).

Le projet MaHeWa s’articule autour de cinq grands axes :
-Analyse des canicules marines : étude des épisodes passés et projection de leur fréquence et intensité future dans un contexte de changement climatique.
-Impacts écologiques : évaluation de la sensibilité des récifs coralliens, des espèces exploitées en mariculture et du risque accru d’intoxication par la ciguatéra.
-Vulnérabilité socio-économique : identification des facteurs de résilience et de fragilité des acteurs locaux face à ces bouleversements.
-Outils d’aide à la décision : mise en place de systèmes d’alerte précoce et de cartes de vulnérabilité pour les gestionnaires et décideurs publics.
-Solutions d’adaptation : co-construction de stratégies pour préserver les socio-écosystèmes et la sécurité alimentaire.

En s’appuyant sur une coopération étroite avec des acteurs territoriaux comme la Direction des ressources marines de Polynésie française, les provinces néo-calédoniennes et des entreprises locales, MaHeWa ambitionne d’offrir des solutions concrètes et adaptées aux spécificités des territoires concernés.
Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large de lutte contre les conséquences du changement climatique sur les océans, en proposant des outils innovants pour anticiper et atténuer ses impacts. Les résultats attendus contribueront à éclairer les politiques publiques environnementales et de santé, avec pour objectif de pouvoir mieux protéger les populations et les écosystèmes du Pacifique. 


 

Damien CHAILLOT