Un médecin venu de l’Hexagone a pris son poste au centre médico-social de Thio, mardi 2 septembre. La commune de Yaté retrouvera également un praticien d’ici la semaine prochaine. Tous les CMS de la province Sud sont désormais pourvus de professionnels de santé, ce qui n’était plus arrivé depuis un an. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Une nouvelle en forme de soulagement pour les habitants de Thio. Privée de médecin depuis le départ du dernier occupant du centre médico-social, en août 2024, la commune bénéficie désormais d’un nouveau praticien à plein temps. Le docteur Hervé Guédon a pris ses fonctions mardi 2 septembre et consultera désormais du lundi au jeudi au dispensaire du village.
« Il sera également d’astreinte pour les urgences », précise Patricia Pèdre, directrice adjointe de la Direction provinciale de l’action sanitaire et sociale (Dpass). Une cérémonie était organisée, mardi, pour l'accueil du médecin. « C'était très chaleureux, les gens ont l'air très contents d'avoir enfin un médecin », raconte le docteur Guédon. Âgé de 68 ans, il a travaillé durant 35 ans à Saumur (Pays de la Loire).
Yaté : une médecin attendue le 8 septembre
Depuis plus d’un an, les habitants de Thio devaient composer avec une offre de soins très limitée. Pour tenter de limiter cette pénurie de soignants, un médecin du dispensaire de La Foa se rendait une fois par semaine à Thio pour une journée de consultations. En parallèle, l’association des personnes âgées de Thio affrétait un bus deux fois par semaine pour emmener les patients atteints de maladies chroniques jusqu’aux dispensaires de La Foa ou de Boulouparis.
Recruté dans l’Hexagone, le docteur Guédon est venu s’installer à Thio avec sa femme pour un contrat de quatre mois. Il doit repartir début janvier. « Mais nous avons déjà quelqu’un pour lui succéder », révèle Patricia Pèdre. Il sera accompagné d’une infirmière qui travaille depuis plus de dix ans dans les CMS de la province Sud et s’est portée volontaire pour exercer à Thio. Mais déjà, Hervé Guédon envisage de revenir exercer en Nouvelle-Calédonie. « Si tout se passe bien et qu'on se plaît, c'est effectivement une option. »
Dernière commune à ne pas disposer de médecin, Yaté va elle aussi retrouver un praticien dans les prochains jours. Lundi 8 septembre, une médecin, également recrutée dans l’Hexagone, va s’installer au dispensaire de Yaté, qui ne disposait plus de soignant depuis juillet. Là aussi, la province Sud palliait ce manque avec des vacations, autrement dit l’envoi de médecins exerçant à Nouméa une fois par semaine. Le contrat de la nouvelle généraliste s’étend jusqu’en mars 2026.
Travail avec les coutumiers
Avec ces deux nouveaux recrutements, tous les dispensaires de la province Sud sont désormais au complet. Ce n’était plus arrivé depuis les émeutes. « On espère que c’est une page qui se tourne », dit Patricia Pèdre. La directrice adjointe de la Dpass explique cette nouvelle dynamique par « plusieurs facteurs » favorables : la signature d’un accord, le retour du calme en Nouvelle-Calédonie et « la fin de l’été métropolitain », une période plus propice aux recrutements.
Reste que ces nouveaux contrats sont de courte durée. « Les professionnels de santé ne veulent plus s’engager sur le long terme », affirme Patricia Pèdre. La problématique de la sécurité demeure un point noir dans ces communes isolées, où les actes de violence envers les soignants ont augmenté depuis les émeutes. La province Sud multiplie les dispositifs pour limiter les risques. « On a équipé les CMS d’alarmes, de caméras, il y a un vigile présent en permanence, les infirmiers et médecins ne sont jamais seuls », énumère Patricia Pèdre. « Mais c’est surtout le travail avec la mairie et les coutumiers qui comptent pour faire comprendre à la population l’importance de garder nos médecins. »
Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes
