Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Nouvelle-Zélande mardi pour protester contre la politique du gouvernement conservateur nouvellement élu à l’égard de la population autochtone Māori.
Des manifestations, soutenues par le parti maori Te Pāti Māori, ont notamment été organisées mardi à Auckland et Wellington, constituant un premier test pour le Premier ministre Christopher Luxon, qui a accédé à cette fonction fin novembre. Son mandat et les dernières élections ont mis fin à six ans de gouvernance du Parti travailliste, incarné par Jacinda Ardern, jugée plutôt proche des communautés polynésiennes de l’archipel.
Les dirigeants Māori accusent la coalition conservatrice de politiques racistes, menaçant notamment le traité de Waitangi, qui protège les droits des peuples autochtones. Ils s’opposent aux projets de changement de nom de certains départements du Māori à l’anglais et de fermeture de l’autorité sanitaire maorie, Te Aka Whai Ora.
600 personnes à Wellington
Quelque 300 véhicules ont participé aux manifestations à Auckland, la plus grande et peuplée ville de Nouvelle-Zélande, où il a été procédé à deux arrestations, selon la police. Des manifestations ont aussi été organisées dans la capitale Wellington avant la séance d’ouverture du parlement néo-zélandais. « La manifestation de ce matin était plus pour mobiliser notre peuple », a déclaré Rawiri Waititi, codirigeant du groupe Te Pāti Māori, sur Radio New Zealand. Quelque 600 personnes ont défilé dans les rues de Wellington, certaines drapées de drapeaux Māori, avec des panneaux demandant au gouvernement d' « honorer le traité » de Waitangi, avant de se rassembler devant le Parlement.
Le traité de Waitangi, signé en 1840 entre la couronne britannique et des chefs Māori garantit les droits des autochtones qui représentent aujourd’hui 17 % de la population. « Il s’agit de rassembler notre peuple, pour qu’il ne fasse qu’un pour protéger le traité de Waitangi, le (texte) qui nous permet de vivre ici librement », a ajouté Rawiri Waititi. Lors des dernières élections, Te Pāti Māori a obtenu 6 sièges à la Chambre des représentants, soit le plus grand nombre de sièges depuis sa création en 2004, et 4 de plus par rapport aux élections de 2020.
Le gouvernement de centre droit dirigé par le Parti national conservateur a été élu à l’issue des élections législatives d’octobre, succédant au gouvernement travailliste dirigé par Jacinda Ardern jusqu’en janvier Le nouveau Premier ministre a jugé les critiques des manifestants « injustes ». « La réalité est que nous sommes au gouvernement depuis une semaine. Nous allons faire avancer les choses pour les Māori et les non-Māori », a-t-il dit à des journalistes.
Avec AFP