Nouvelle-Calédonie : Une économie résiliente malgré de fortes tensions inflationnistes en 2022 selon l’IEOM

©Charles Baudry / Outremers360

Nouvelle-Calédonie : Une économie résiliente malgré de fortes tensions inflationnistes en 2022 selon l’IEOM

L’Institut d’Émission d’Outre-Mer (IEOM) a publié  une synthèse annuelle du territoire. Dans cette synthèse consacrée à l’année 2022, l’économie calédonienne est présentée comme résiliente malgré les fortes tensions inflationnistes.

Après une année 2021 marquée par une contraction du PIB de 2,1%, l’année 2022 n’est toujours pas une année de rebond économique, mais plutôt de résilience, alors que les pressions inflationnistes sont particulièrement marquées, entre répercussions de la crise sanitaire, ukrainienne, et forte insularité.

Malgré ces difficultés, l’indicateur du climat des affaires (ICA) mesuré par l’IEOM progresse nettement et s’établit solidement au-delà de sa moyenne de longue période, et ce pour la première fois depuis 2012. De belles opportunités se sont présentées pour le territoire en début d’année, l’économie calédonienne ayant bénéficié d’un environnement particulièrement porteur entre sortie de crise sanitaire, aboutissement du processus référendaire porteur de tensions et d’incertitudes, ou encore un cours du nickel particulièrement favorables sur les marchés internationaux. En ont résulté une hausse notable de l’emploi privé, revenu à son niveau d’avant-crise, effectuant même un point haut historique en milieu d’année 2022.

Dans la lignée, la consommation des ménages montrée résiliente tandis que les entreprises ont investi à des niveaux supérieurs à ceux qui prévalaient avant la crise. Des indicateurs positifs, mais qui interviennent dans un contexte de fortes inquiétudes, marquée par une inflation forte n’épargnant aucun secteur du globe, mais atténuée en partie par différentes mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics.

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Dans le détail, si la hausse des prix a affecté l’ensemble des agents économiques, les situations sectorielles sont très contrastées. Le secteur primaire a, par exemple, été confronté à une pluviométrie exceptionnelle affectant la production maraîchère, dans un contexte de renchérissement du coût des intrants. Le secteur du BTP a stagné à des niveaux particulièrement faibles et très peu de perspectives d’évolutions sont notée dans les mois à venir. L’activité touristique, qui a logiquement très nettement rebondi au sortir d’un arrêt total engendré par la pandémie, n’a en revanche pas encore retrouvé les niveaux qui prévalaient en 2019, le trafic aérien international de 2022 représentant, par exemple, seulement 56 % en comparaison.

Enfin, les acteurs du secteur du nickel ne parviennent pas à profiter pleinement de la bonne tenue des cours en raison de contraintes locales qui freinent la croissance de la production, entre intempéries pénalisant l’extraction de minerais, difficultés d’approvisionnement énergétique, ou encore problèmes sociaux. 

Damien Chaillot