Une convention cadre de partenariat a été signée ce mardi par Philippe Blaise, premier vice-président de la province, et les représentants de l’Université de la Nouvelle-Calédonie et des communes de Nouméa, du Mont-Dore et de Dumbéa. Objectif principal, préserver et valoriser la mangrove, un écosystème patrimonial menacé et protégé par le Code de l’environnement.
Réunis à la Maison de la Biodiversité de Nouméa, lieu symbolique bordé de mangroves, les signataires de la convention ont présenté cette initiative qui révèle « l’urgence d’agir pour préserver les mangroves face aux enjeux du changement climatique, de la montée des eaux et surtout, de l’urbanisation », selon Cyril Marchand, spécialiste des mangroves et professeur des universités en sciences de la terre et de l’environnement à l’Université de la Nouvelle-Calédonie.
Les mangroves sont souvent des écosystèmes mal compris et peu considérés, au point d’être détruits au profit d’aménagements urbains, poursuit Cyril Marchand, « malgré une prise de conscience sur l’importance de préserver cet écosystème riche de par sa biodiversité et bénéfique pour nos récifs, nos mangroves continuent de disparaître par l’urbanisation. On l’observe notamment suite à la politique de rééquilibrage, puisque les gens continuent de quitter le Nord et les Îles, pour s’installer en province Sud, ce qui entraine une réduction, voire une disparition des mangroves ».
Ainsi, cette nouvelle convention s’articule autour de plusieurs objectifs : le partage d’informations sur les rôles de la mangrove, sa gestion et les réglementations y afférentes ; la sensibilisation des citoyens et des élus sur l’importance des mangroves ; la réalisation de diagnostics socio-environnementaux et le développement des connaissances scientifiques pour une meilleure compréhension et un meilleur suivi de leur état et de ses services écosystémiques ; la réduction des pressions anthropiques impactant les mangroves ; l’anticipation des effets du changement climatique.
Cartographie, application ROM (Réseau d’Observation des Mangroves), mangroves urbaines (La Coulée, Ouémo, Rivière Salée, Sainte-Maire) … différents projets seront menés par le comité de suivi pour une protection efficace et durable de la mangrove, avec la participation de l’ensemble des parties prenantes. Les signataires de la convention ont exprimé leur enthousiasme face à cette collaboration. Philippe Blaise a vivement salué cette signature et cette synergie créée, notamment au travers du travail mené par le comité de suivi mis en place pour « partager notre savoir et se donner la main pour préserver cet écosystème qui est notre patrimoine commun ».
Cyril Marchand a quant à lui souligné que « ce travail commun est une grande avancée » et qu'« au-delà de nos différences, la priorité est de se parler et de partager nos expériences pour ne pas commettre les mêmes erreurs ».
Damien Chaillot
