Composée des chefs de groupes au Congrès (hors Loyalistes), des parlementaires calédoniens, du président du Sénat coutumier et du président du Cese, la délégation collégiale a rencontré les responsables de partis politiques, mardi, pour présenter le plan quinquennal de reconstruction et d'accompagnement. Les rencontres vont se poursuivre ces prochains jours. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Un mois quasiment jour pour jour après son adoption à une large majorité du Congrès, le plan 2024-2029 de reconstruction et d'accompagnement de la Nouvelle-Calédonie par la France a franchi une nouvelle étape avec l'arrivée, le 23 septembre à Paris, de la délégation calédonienne collégiale et transpartisane.
Composée des chefs de groupes au Congrès, des parlementaires calédoniens, du président du Sénat coutumier et du président du Cese, elle a entamé mardi sa tournée de rencontres avec les responsables politiques nationaux, dont Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS).
« Indépendamment d'un accord politique qu'il faudra à un moment trouver, l'urgence sociale et économique doit être prise en compte par le gouvernement qui est en grande partie responsable de la situation », a écrit ce dernier dans une publication sur les réseaux sociaux, quelques heures après sa rencontre avec la délégation.
Remettre le dossier calédonien au centre des discussions
Le plan quinquennal, programme d'investissements chiffré à 500 milliards sur cinq ans, doit notamment permettre d'éviter « des émeutes de la faim », avertissait Philippe Gomès (Calédonie ensemble, non indépendantiste), début août.
La rupture prochaine des aides, en particulier celles liées au chômage partiel, fait craindre un tel scénario d'ici la fin de l'année. « La situation sur place est en effet dramatique, avec 24 000 personnes au chômage soit 35% du secteur privé », alerte Olivier Faure. « A la fin de leurs droits, ce sont des familles entières qui sombreront dans la pauvreté. »
Le déplacement de la délégation est l'occasion de défendre d'une même voix ce plan 2024-2029. Une unité récemment entachée par les réserves exprimées par le Palika, dont est issu le président du gouvernement Louis Mapou, et la décision de dernière minute du groupe Les Loyalistes, mené par la présidente de la province Sud Sonia Backès, de se retirer de la délégation.
Avec cette visite parisienne, les responsables politiques et institutionnels espèrent également voir le dossier calédonien, éclipsé par la dissolution de l'Assemblée nationale et l'organisation des Jeux olympiques, revenir au centre des discussions.
Dans une lettre adressée à Nicolas Metzdorf, député de la première circonscription, le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, assurait avoir conscience de l'urgence de la situation calédonienne et vouloir s'engager « pleinement, avec vous, dans la recherche d'un nouveau modèle institutionnel et de développement de la Nouvelle-Calédonie ».
La délégation va poursuivre les rendez-vous jusqu'à la fin de la semaine. Elle doit notamment rencontrer le président du Sénat et la présidente de l'Assemblée nationale, ce jeudi.
Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes