Nouvelle-Calédonie : Un climat des affaires en amélioration mais qui reste à confirmer selon l'IEOM

©Charles Baudry (Illustration)

Nouvelle-Calédonie : Un climat des affaires en amélioration mais qui reste à confirmer selon l'IEOM

L’institut d’Émission d’Outre-Mer (IEOM) a rendu une publication relative à l'indicateur du Climat des Affaires (ICA) au quatrième trimestre 2021. Ce dernier souligne une amélioration notable, en lien avec la sortie progressive de la crise sanitaire, mais qui reste à confirmer. En parallèle le haut-commissaire et le président du gouvernement ont coprésidé la réunion du comité de suivi bancaire de l'activité économique ce jeudi 17 mars 2022.

L’Indicateur du Climat des Affaires résume l’opinion des chefs d’entreprise interrogés sur la conjoncture économique. En Nouvelle-Calédonie, pour le dernier trimestre 2021, cet indicateur gagne 7,7 points, pour s’établir à 97,7, soit un niveau qui se rapproche de sa moyenne de longue période, hors crise sanitaire. Une hausse significative qui peut être nuancée par la chute importante du trimestre précédent, avec -10,4 points.

Le contexte sanitaire explique en grande partie ces disparités, alors que le territoire a effectué une levée très progressive des restrictions, avec un confinement strict du 7 septembre au 10 octobre, suivi d’un confinement adapté, mais strict les week-ends, puis d’un confinement allégé à partir du 15 novembre. L’incertitude institutionnelle liée au référendum du 12 décembre 2021 est également à prendre en compte.

Le redressement du climat des affaires sur ce dernier trimestre 2021 provient exclusivement de la composante à venir selon l’IEOM, avec des entreprises considérant les perspectives moins défavorables. En résumé, ces données, bien que positives, nécessitent d’être confirmées sur les trimestres à venir pour être assimilées à une réelle embellie. À ce stade, les entreprises sont encore nombreuses à craindre une défaillance et à faire face à des fortes tensions de trésorerie.

Les pressions constatées sur les prix sont de plus en plus prégnantes et deviennent une préoccupation majeure, notamment sur les questions des coûts et délais d’approvisionnement, des hausses de prix des matières premières, dans le contexte international de guerre en Ukraine. Des pressions qui pèsent également peu à peu sur le pouvoir d’achat des ménages, puisque ces derniers ont davantage épargné au 4e trimestre, tandis que la pandémie de Covid-19 génère toujours des perturbations, notamment d’ordre organisationnel.

Pour autant, certains signaux sont positifs. La levée du confinement externe du territoire et la nette hausse du cours du nickel favorisent automatiquement le climat de confiance des entreprises, et plus largement, l’économie calédonienne. Il en est de même pour les effets d’entraînement sur l’emploi de certains projets d’investissement annoncés, auxquels pourraient s’ajouter des projets mis en attente durant la période récente. 

À ce titre, les intentions d’investir sur les 12 prochains mois de l’enquête IEOM montrent un léger mieux. Par secteur, les situations sont toujours très hétérogènes. Globalement, sur l’année 2021, les entreprises de l’enquête tablent sur une baisse de 3,6 % de leur chiffre d’affaires, avec une contraction de presque 10 % dans le BTP et le tourisme, mais une légère hausse dans les secteurs de la mine et du commerce.

Un climat économique en amélioration malgré des situation d’urgence parfois prégnantes, c’est le bilan de la réunion du comité de suivi bancaire de l'activité économique de ce jeudi 17 mars 2022, en présence du Haut-commissaire, du président du gouvernement, du directeur général de l’IEOM et du directeur des finances publiques, qui s’intéressait particulièrement à la conjoncture économique et la situation du financement des entreprises.

Pour rappel, le Comité de suivi bancaire de l’activité économique a été créé dans le cadre du Plan d’urgence local de soutien à l’emploi en 2016, avec pour objectif d’examiner l’évolution de l’activité économique calédonienne afin d’identifier les leviers de croissance et d’emploi.

Dès le début de la crise sanitaire, l’État, la Nouvelle-Calédonie et les Provinces ont chacun mis en œuvre des mesures de soutien d’urgence aux entreprises destinées notamment à pallier les difficultés de trésorerie. Ces différentes mesures ont permis d’éviter une crise des liquidités à l'impact très préjudiciable sur la viabilité des entreprises, sur l’emploi salarié et sur la consommation des ménages. 

Pour l’État, un plan de relance économique 2020-2022, intitulé « France Relance » et doté de 100 milliards d’€, a ainsi été mis en œuvre. Le plan « France 2030 », doté de 34 milliards d’€ déployés sur 5 ans, s’inscrit dans la poursuite des engagements pris en termes d’investissement dans l’économie et la transition écologique dans le cadre de France Relance. Ce nouveau plan vise à développer la compétitivité industrielle et les technologies d’avenir.

Damien Chaillot