Nouvelle-Calédonie: Projet HOPE, une bouée intelligente pour étudier la capacité des océans tropicaux à piéger le carbone sera deployée au large de la Calédonie

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Nouvelle-Calédonie: Projet HOPE, une bouée intelligente pour étudier la capacité des océans tropicaux à piéger le carbone sera deployée au large de la Calédonie

Financé par la bourse européenne ERC Consolidator et porté par Sophie Bonnet, directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), le projet HOPE vise à étudier la capacité des océans tropicaux à séquestrer du CO2. Le 2 mars 2024, une bouée intelligente sera déployée dans le Pacifique Sud, au large de la Nouvelle-Calédonie. 

 

Un outil à la pointe de la technologie, la bouée du projet HOPE mesure cinq mètres de diamètre, est munie de capteurs innovants communiquant entre eux et avec la terre, pour un dispositif qui permettra d'échantillonner simultanément l'océan en surface comme en profondeur, toutes les quatre heures pendant quatre ans, et retransmettra ses données, relatives à sa biodiversité, sa chimie, sa physique, en temps réel aux océanographes à terre.  

Pour l’IRD, il s’agit d’une prouesse technologique jamais égalée dans le domaine de l'océanographie qui ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension des liens océan-climat. 

Les océans tropicaux et subtropicaux couvrent environ 60 % de la surface de l'océan global. Jusqu’à récemment considérés comme peu efficaces pour piéger du CO2, car pauvres en éléments nutritifs, ces vastes régions abritent pourtant un type de plancton particulier appelé « diazotrophe », qui fertilise l'océan de surface en nutriments. Ces microorganismes viennent ainsi stimuler la chaîne alimentaire marine et le piégeage de CO2 via une pompe biologique à carbone alternative, dont l'importance a été mise en évidence par l'IRD récemment. 

 Dans ce contexte, et afin de répondre à plusieurs questions concernant l'intensité de cette pompe à carbone alternative, la capacité d’absorption de CO2 de ces micro-organismes marins pour ainsi participer à atténuer le changement climatique, le projet HOPE « How do diazotrophs shape the ocean biological carbon pump ? » va explorer durant 4 ans, en couplant des approches à l'interface entre l'océanographie microbienne, la géochimie et technologie des capteurs autonomes grâce à la bouée profileuse intelligente. 

Alors que l'océan actuel se « tropicalise », le rôle de cette pompe alternative pourrait devenir prépondérant dans l'océan, et les résultats du projet HOPE pourraient ainsi modifier les modélisations du climat prises en compte par les experts du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). 

 Le montage de la bouée a lieu en ce moment même, du 22 au 29 février 2024, au quai des scientifiques à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. 

Son déploiement dans l'Océan est prévu le 2 mars prochain au large du récif Aboré, en Nouvelle-Calédonie à l'aide de trois navires océanographiques : le Cyathea, remorqueur de la société SORASORECAL, assisté de l'Antéa, navire de la Flotte Océanographique Française opérée par l'Ifremer, et de l'Archamia, Navire de l'IRD. 

Damien CHAILLOT