Manuel Valls s’est rendu à la Fête du cerf et de la crevette, à Boulouparis, ce samedi 3 mai. Le ministre des Outre-mer s’est dit heureux d’être accueilli sur "cette terre", "représentation d’un mélange de cultures", des valeurs qui portent le vivre ensemble, avant d’aller à la rencontre des exposants. Retour sur ce déplacement avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Que ce soit au marché de Nouméa, où il s’était rendu lors de son dernier déplacement, le dimanche 30 mars, ou à la Fête du cerf et de la crevette à Boulouparis ce matin, Manuel Valls apprécie le contact avec la population calédonienne. Sa visite a débuté par une coutume centrée autour de l’importance du dialogue.

S’exprimant au nom des représentants de l’état, Richard Poido, conseiller aux affaires coutumières au haut-commissariat, a évoqué le 13 mai, "ce passé encore tout récent", et "la terre qui a brûlé en ce pays". Sur la natte, une feuille de cordyline vise à éloigner "ces fumées toxiques" encore présentes. C’est la mission engagée par Manuel Valls, explique Richard Poido, "la recherche du destin commun", symbolisé par la natte. "C’est le vœu du ministre de la poser, c’est la volonté de s’asseoir ensemble pour pouvoir continuer à la tisser", car elle constitue "le socle de ce pays, un projet politique, économique, de société, afin que les gens puissent avancer ensemble, sur cette terre qui porte une histoire douloureuse mais aussi de paix, d’émancipation et de tolérance."

A côté, les représentants coutumiers ont déposé une monnaie kanak, qui "attache toutes les ethnies, peu importe la couleur", déclare Martial Hari, président de l’aire Xârâcùù, qui affirme : "On construira ce pays ensemble".

"Trouver le chemin de la sagesse"

Dans son allocution, Manuel Valls a insisté sur "le mélange des cultures", kanak, française, polynésienne… "la plus belle représentation que vous puissiez avoir", a-t-il adressé au nouveau haut-commissaire, Jacques Billant, qui a pris ses fonctions le matin même. "On est au cœur de la Nouvelle-Calédonie, dans une commune où il fait bon vivre ensemble, et on retrouve toutes les origines qui font la richesse de ce territoire, toutes ses activités économiques, artisanales, agricoles. Et c’est aussi un symbole de dire que la Nouvelle-Calédonie a un potentiel, et que c’est à travers son type d’exemple qu’on trouvera, je l’espère, le chemin de la sagesse, de l’intérêt général."

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Le ministre avait également amené une peinture, ce matin. Une œuvre de Robert Delaunay, peintre abstrait, une façon de représenter la situation sur le territoire. "On a besoin de partir de l’abstraction, c’est-à-dire de la complexité des problèmes en Nouvelle-Calédonie, et ils sont réels, pour essayer ensuite de dessiner ensemble un chemin qui s’éclaircit."

Manuel Valls a rappelé, alors que la première plénière, vendredi matin, a été suspendue en milieu de journée en raison visiblement de tensions, le devoir de parvenir à un compromis. "C’est l’occasion de dire qu’on doit réussir un accord qui amène à la concorde, à la paix, et surtout au démarrage économique dont la Nouvelle-Calédonie a pleinement besoin." Et son intention de "continuer à m’impliquer, à tout faire pour réussir le plein accord et dans l’intérêt de tous". 

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Pendant plus d’une heure, ensuite, le ministre a déambulé dans les allées, saluant des exposants, serrant des mains, goûtant ici la saucisse de cerf, là du miel pimenté, ce qui lui a notamment rappelé des souvenirs de l’époque où il était maire d’Évry, dans l’Essonne. "J’ai été un élu local, donc j’aime beaucoup ce type de rencontres. On goûte les produits locaux, entre le piment, le cerf, le saucisson, les produits sucrés, ça fait un drôle de mélange, mais c’est bon, c’est bon pour le palais, ça donne de l’énergie et de la force."

Après Boulouparis, Manuel Valls était attendu au haut-commissariat pour un déjeuner avec les maires calédoniens. Le ministre doit également se rendre, à 17 heures, place des Cocotiers, afin de participer à la cérémonie de clôture de l’exercice Croix du Sud mené par les Forces armées de Nouvelle-Calédonie.

Par Les Nouvelles Calédoniennes