Nouvelle-Calédonie : Le Médipôle inaugure son jardin dédié aux plantes médicinales et traditionnelles

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Nouvelle-Calédonie : Le Médipôle inaugure son jardin dédié aux plantes médicinales et traditionnelles

Une vingtaine d’espèces de plantes exposées dans un jardin dédié au Médipôle, inauguré ce vendredi 1er décembre 2023. Fruit du travail commun du personnel soignant, de patients et de scientifiques, le jardin met en avant la place croissante des remèdes naturels dans la médecine conventionnelle. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.



Une vitrine pour ces plantes parfois méconnues du public, leurs vertus et leur utilisation, c’est l’objectif visé par le Médipôle par cette initiative.
La médecine naturelle côtoie de plus en plus la médecine conventionnelle, comme en témoigne l’utilisation de décoctions à l’arbre de Judée distribuées aux patients du Médipôle lors de l’épidémie Covid sur le territoire.

Isabelle Dumont, infirmière à l’unité douleur du Médipôle, rappelle le contexte et l’objectif visé par la mise en œuvre de ce projet, au micro de Caledonia : « Une vitrine tout simplement, puisque l’idée ce n’est pas d’aller se servir des plantes pour soigner les patients au sein du Médipôle, mais vraiment montrer quelles plantes poussent dans nos jardins, au bord d’un chemin. On croit que c’est une plante banale, et finalement, c’est une plante qui peut soigner. On sait que nos patients font appel à plein de techniques non-médicamenteuses, dont les plantes. Je trouve que c’est super riche qu’aujourd’hui, enfin, on reconnaisse que ces plantes sont utiles ».

Le jardin est l’œuvre du travail conjoint avec des chercheurs, qui mettent en lumière le bien-fondé de l’utilisation des plantes dans la médecine traditionnelle, comme en Mariko Matsui, chercheuse à l’institut Pasteur NC : « On valide les activités biologiques de ses plantes pour en fait vérifier leur usage, et c’est souvent cohérent par rapport aux usages traditionnels. On observe des activités anti-inflammatoires, antibiotiques, associés à certaines plantes, et c’est en lien avec leur usage pour traiter les fièvres, ou des douleurs rhumatismales. Et c’est très cohérent en fait d’intégrer ces plantes dans le monde médical conventionnel, parce que ce qu’on souhaite faire au travers de nos travaux scientifiques, aussi bien sur le terrain qu’en laboratoire, c’est de mettre en avant qu’il y a une complémentarité des médecines traditionnelles avec les médecines conventionnelles ».

Wapone Cawidrone, formateur en langues et culture Kanak et intervenant auprès des équipes médicales, salue une ouverture et une avancée de la médecine conventionnelle, à la recherche des meilleures méthodes pour obtenir la guérison des patients : « Les Kanak ont toujours eu recours aux plantes pour se soigner, donc c’est une pratique ancestrale. Maintenant, on dit au personnel de santé, on dit à ceux qui viennent en formation, qu’il faut prendre ça en compte également. Il faut que les uns et les autres travaillent ensemble. Fini le temps où on s’est tourné vers une seule médecine en croyant que c’est la meilleure, maintenant, on est dans le pluralisme médical, c’est-à-dire qu’on prend tout ce qui est bien, pour accéder à la guérison ».

Le projet de jardin dédié aux plantes médicinales et son travail conjoint des équipes médicales, patients et chercheurs, a été financé en majorité par le budget participatif de la Province Sud, à hauteur de 1 million de francs CFP (8.357€). 

Damien CHAILLOT