Chaque année, entre 5 et 15 échouages sont constatés sur les côtes calédoniennes. Pour faire face à ce phénomène, améliorer la prise en charge des animaux marins concernés, ainsi que le suivi et le traitement des données avec les scientifiques, les gardes natures travaillent de concert avec les associations environnementales, vétérinaires et agents publics. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
Depuis 2016, les gardes natures sont formés à la prise en charge d’échouages d’animaux marins sur le littoral Calédonien. En 30 ans, 322 mammifères se sont échoués sur les côtes de Nouvelle-Calédonie, tandis que 5 à 15 nouveaux échouages sont observés chaque année.
Les échouages demandent une réaction rapide de la part des acteurs impliqués afin de garantir la survie des animaux concernés, mais le phénomène est aussi une source importante d’information pour les scientifiques, comme l’a montré la récente étude de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).
Aujourd’hui, grâce à plusieurs plans de formation et des dispositifs communs, les gardes natures sont systématiquement épaulés par des membres d’associations environnementales, des vétérinaires et des agents publics.
Une vraie différence pour le suivi et la réussite des interventions, témoigne Tyffen Read, cheffe de service adjointe développement durable des territoires au sein des gardes natures au micro de Caledonia : « Lors de ces formations, il y a 117 personnes qui ont participé, donc ça nous fait presque 10 fois plus de personnes qui ont été formé aux échouages, que ce qu’on avait comme effectif avant. Donc, pour nous, c’est important, ça nous permet surtout d’être plus réactifs quand il y a un animal qui est trouvé et qui est encore en vie, qu’on puisse aller le cherche le plus rapidement possible et essayer de la sauver ».
Lire aussi : Biodiversité en Nouvelle-Calédonie : Une nouvelle étude sur les échouages de mammifères marins publiée
Une meilleure réactivité, une meilleure capacité d’intervention, mais aussi et surtout une meilleure transmission des informations vers les scientifiques, détaille Patrice Plichon, chef du bureau Sud des gardes natures : « On a un lien étroit avec « opération cétacé », donc lorsqu’il y a des échouages, soit on les accompagne, soit nous-même on est habilité à faire tous les prélèvements, remplir toutes les données nécessaires et utiles, de façon à avoir des données correctes qui permettent d’avoir des suivis adaptés ».
Les données récoltées ont en effet permis de mettre en évidence certaines particularités des phénomènes d’échouages, tels que des « hotspots » d’échouages en Nouvelle-Calédonie, dans le Grand Sud pour les globicéphales et les cachalots, ou encore à Nouméa et Moindou pour les dugongs.
En Nouvelle-Calédonie, le dugong, espèce classée en danger d’extinction en 2023, est particulièrement surveillée, puisqu’il représente à lui seul 38% des échouages constatés en Nouvelle-Calédonie.
Damien CHAILLOT