Le ministre des Outre-mer s’est offert un bain de foule, ce dimanche 30 mars, en se rendant au marché de Nouméa. Un moyen de « sentir le pouls » de la société calédonienne, et de s’afficher en responsable politique attentif à l’état d’esprit des habitants. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
La séquence ne figurait pas au programme officiel. Ce dimanche 30 mars, Manuel Valls s’est rendu au marché de Moselle, à Nouméa, en compagnie de la maire, Sonia Lagarde, et du haut-commissaire, Louis Le Franc.
Le ministre des Outre-mer est arrivé vers 7h30 et a déambulé pendant une trentaine de minutes autour des étals des commerçants, s’offrant un bain de foule inédit, avant de s’installer à la terrasse du café du marché. Deux heures avant la reprise des discussions politiques, qui se sont ouvertes samedi 29 mars, Manuel Valls comptait sur cette séquence pour « prendre le pouls » de la ville et de la société calédonienne en général.
« Parler avec les gens »
« Je n’ai pas la prétention de tout comprendre à travers ce type de visite, mais ça permet d’aborder les questions de pouvoir d’achat, de l’état des commerces, des problèmes qui se posent, et de parler avec les gens », a expliqué le ministre, entre deux discussions avec des Calédoniens venus faire leurs courses.
« C’est dimanche matin, ils font le marché, donc ils sont disponibles pour vous dire ce qu’ils pensent et exprimer leurs préoccupations », a poursuivi Manuel Valls. Cette visite se voulait aussi un moyen de s’afficher comme un ministre proche des gens, et rompre avec l’image de déconnexion qui colle à la peau des responsables politiques.
« C’est une manière de dire que je suis aussi à l’écoute des Calédoniens, quels que soient leurs origines et leurs cercles, et qu’on construit ensemble », a jugé Manuel Valls, évoquant « les fractures » et les « dégâts » encore visibles depuis la crise de mai 2024.
Sans accord, « la Nouvelle-Calédonie se perdra »
À 10 heures, le ministre d’État était de retour au haut-commissariat, pour reprendre les discussions politiques avec l’ensemble des délégations calédoniennes. Manuel Valls mise toujours sur l'élaboration d’un projet d’accord dans les prochains jours.
« Je souhaite que d’ici mardi, on aboutisse à une base », a expliqué ce dernier, sans qu’on sache quelle forme pourrait prendre celle-ci. Sans ça, « la Nouvelle-Calédonie se perdra ». « Sans investissement, sans avenir, avec les préparations d’élections provinciales dans les pires conditions, et une crise de confiance importante », avertit le locataire de la rue Oudinot.
« Donc il faut trouver une voie en commune. C’est difficile, je le sais bien. Les positions sont lointaines les unes des autres, et il y a eu les événements du 13 mai. Mais je crois qu’il n’y a pas d’autre choix que de trouver un accord, et l'État et le gouvernement, pour l’instant, cherchent à faire en sorte qu’on puisse avancer sur des bases qui soient les meilleures, et que tout le monde pense à la Calédonie et aux Calédoniens ».
Une gageure, tant les divisions politiques sont encore profondes. « Je reviendrai autant qu’il sera nécessaire », a prévenu Manuel Valls.
Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes