Les maires de Polynésie en recherche de soutien à Paris pour faire évoluer leurs compétences

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Les maires de Polynésie en recherche de soutien à Paris pour faire évoluer leurs compétences

Une délégation de maires de Polynésie française, menée par le président du Syndicat pour la Promotion des Communes du territoire (SPCPF), Cyril Tetuanui, est actuellement en mission à Paris. Le but : obtenir un soutien de l’État sur l’évolution des compétences des communes, notamment sociales, sportives ou culturelles. Ce mardi, la délégation s’est entretenue avec le ministre Manuel Valls, suivi d’un rendez-vous plus technique avec la Direction générale des Outre-mer.

Les maires polynésiens ont des « doléances » à faire valoir auprès du gouvernement Bayrou, et en haut de celles-ci, « l'exercice des compétences », « surtout sur l'article 43-2 du statut de la Polynésie française ». À savoir, les compétences sociales, de l'urbanisme, du sport, ou encore de la culture et du patrimoine.

« Les communes de Polynésie ne peuvent pas intervenir dans ces compétences » explique Cyril Tetuanui, également maire de Tumara’a sur l’île de Raiatea, et président de la communauté de communes des îles sous-le-vent. « On est venu ici demander l'appui du Ministère des Outre-mer, pour faire modifier la loi du pays pour qu'on puisse intervenir dans ces domaines de compétences ». L’article 42-3 liste plusieurs compétences qui peuvent être dévolues aux communes ou intercommunalités à condition de l’adoption d’une loi de pays.

Parmi celles-ci, on retrouve celle du développement, des aides et interventions économiques. Le 14 mars dernier, le président de l’Assemblée territoriale, également maire de la commune de Paea, Antony Geros, avait transmis aux élus une proposition de loi de pays visant à activer pour toutes les communes les dispositions leurs permettant d’exercer les compétences « en matière de développement économique, aides et interventions économiques ».

Si Cyril Tetuanui se dit « satisfait » après son entretien avec Manuel Valls et les techniciens de la DGOM, dont son directeur général Olivier Jacob - « on fait avancer le dossier dans le bon sens » -, l’édile n’évoque pas pour sa part les compétences économiques. « On a beaucoup d'espoir aujourd'hui que ça va aboutir, que les mairies pourront intervenir dans le domaine social, dans le domaine du sport, dans le domaine de la culture, du patrimoine ».

« Le président du SPCPF n’apporte pas son soutien particulier à la proposition du président de l'Assemblée territoriale » a précisé la direction du Syndicat. « La demande consiste à assouplir le régime de l'article 43-2 du statut de la Polynésie (…), de ne plus conditionner à une loi du Pays la possibilité pour les communes d'intervenir dans tous les domaines listés dans cet article » mais « de laisser aux communes la possibilité de mener des actions dans tous ces domaines. Pas seulement dans le domaine économique ».

Pour la suite des rendez-vous ministériels, la délégation des maires polynésiens est attendue ce soir par la ministre chargée de la Ruralité, François Gatel, puis demain par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, « concernant la sécurité, concernant la police municipale. On a des doléances concernant pour ouvrir des prérogatives supplémentaires pour la police municipale ».

Côté Parlement, Cyril Tetuanui et ses confrères édiles ont aussi des rendez-vous prévus avec la présidente de l’Assemblée nationale, le président de la délégation Outre-mer de l’Assemblée nationale, la présidente de la commission des Lois du Sénat, et le président Larcher et avec l’Association des maires de France.