Épreuves de surf des JO de Paris 2024 à Tahiti : Où en sont les travaux ?

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Épreuves de surf des JO de Paris 2024 à Tahiti : Où en sont les travaux ?

Tour des juges montée et en cours de fignolage, marina en retard pour la Tahiti pro mais dans les temps pour les JO, domaine Rose viabilisé et en réflexion sur son avenir, nouvelle passerelle posée et bientôt inaugurée… La cellule Tu’aro Nui, Paris 2024 et les différentes parties concernées ont fait le point sur les chantiers lancés en vue des épreuves olympiques de surf, prévues fin juillet au Pk0. Nos partenaires de Radio 1 Tahiti font le point.

La passerelle* sera prête pour la WSL

Pensée pour remplacer l’ouvrage précédent, qui avait été endommagé par les crues de 2023, la nouvelle passerelle sera livrée le 16 mai, une semaine avant le début de la Tahiti Pro. Construite 41 mètres en aval, la nouvelle passerelle fait 44 mètres de long, 3 mètres de large pour un poids de 26 tonnes.

Réalisée dans l’Hexagone, elle a été posée par l’entreprise Boyer. Une opération totale chiffrée 390 millions de francs. « C’est un chantier qui a duré quasiment 16 mois », présente Hana Galenon, conseillère technique au ministère des grands travaux. Elle présente un pont « sécurisé et accessible aux PMR, ce qui n’était pas le cas auparavant, avec des aménagements de chaque côté et un Fare Pote ».

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Les enrochements nécessaires pour les fondations ont été « minimisés au maximum pour ne pas modifier l’hydrodynamisme de la rivière ». À noter que l’ancienne passerelle ne sera démontée qu’après la Tahiti Pro.

Du retard sur la marina

Pontons rénovés et rallongés, capacité plus importante aussi bien à quai qu’au niveau des parkings…. La marina de Teahupo’o et ses belles promesses d’héritages pour les pêcheurs et prestataires touristiques du bout de la route est toujours en travaux. Le chantier à 490 millions de Fcfp a pris du retard pour des questions géotechniques. L’un des nouveaux pontons prévus à notamment dû être raccourci. 

« Le seul chantier qui traîne un petit peu », parmi tous ceux engagés pour les épreuves olympiques de surf, concède Christian Wang Sang, chargé de mission à la cellule Tu’aro Nui. En conséquence, l’ouvrage ne sera pas livré à temps pour l’épreuve de la WSL. Mais la compétition de surf n’a pas les mêmes besoins que celle des Jeux Olympiques, et l’existant pourra donc être utilisé pour l’étape du tour mondial. La fin des travaux est espérée pour le 28 juin, date de fin du délai contractuel.

Deux pontons temporaires en attente de pose

Pour les épreuves de surf, deux pontons seront disposés pour permettre aux athlètes d’aller et venir entre la vague et la zone réservée autour de la pointe Fare Mahora. « L’un sera dédié aux surfeurs, l’autre aux officiels et aux médias », précise le référent local pour Paris 2024 Pascal Luciani. Ces pontons flottants, qui seront démontés à l’issue des JO ont été importés. Initialement prévus pour être mis en place lors de la Tahiti pro, ils attendront finalement l’olympiade pour être déployés sur des « ancrages écologiques ». En attendant, ces installations à 27 millions Fcfp dorment au domaine Rose.

Le domaine rose, viabilisé et fin prêt… mais en attente de réponses sur son futur

Pour viabiliser l’ancienne tarodière est en faire la zone logistique des Jeux Olympiques (bureaux, centre des médias, zone de restauration, régie de télévision…), les travaux se sont concentrés sur du terrassement, de l’assainissement des eaux et de la clôture. « Les travaux sont terminés, le site est à disposition du COJO depuis début avril », rappelle Paul Chastroux, chargé d’opérations à l’IJSPF. Et le comité d’organisation en a déjà fait bon usage. 

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« Une vingtaine de chapiteaux sont en place, il y a aussi des bungalows temporaires et des réseaux temporaires, qui seront démontés après la compétition », souligne Fanny Donnarel, chargée des aménagements temporaires pour Paris 2024. La plupart de ces installations, et celles de la fan zone située non loin, sont louées par Paris 2024, et retourneront donc dans leur société d’origine à l’issue des Jeux. Mais certains équipements, « comme des bungalows, des équipements sportifs ou du mobilier », ont été acquis et bénéficieront ensuite au Pays, via un « programme de seconde vie », ajoute-t-elle.

Une seconde vie, le domaine Rose y aura aussi droit. L’ancienne tarodière doit se trouver un futur, au sujet duquel « nous nous sommes rapprochés de la population », note Christian Wang Sang. « Nous travaillons avec un bureau d’étude pour recenser les projets des habitants, mais aussi avec le ministère de l’agriculture. Il serait logique de faire quelque chose dans le secteur primaire », sur cet espace de 2,5 hectares. « Les personnes qui vivent autour sont d’un certain âge et ne veulent pas de quelque chose qui les dérange. Ils souhaiteraient quelque chose que l’on puisse utiliser à bon escient, comme par exemple un parcours santé », complète la 2e adjointe au maire de Taiarapu Ouest, Evelyne Whitman.

Tour des juges : le câblage en cours de finition

Construite, posée et montée sur le site, la tour des juges qui a tant fait parler est presque prête pour l’épreuve de la WSL, test-event avant les JO. Quelques ouvriers s’affairent encore sur la structure, « pour terminer tout le câblage », dédié à l’électricité et à la connexion internet, nous dit Pascal Luciani. Les câbles sous-marins principaux sont également posés. L’un est relié à la marina de Teahupoo, l’autre à Tautira. « Ces deux liaisons sont reliées aux câbles internationaux Manatua et Honotua, une exigence fondamentale des organisateurs étant d’avoir une sécurisation complète des réseaux de transmission pour les JO », note Moana Alain, responsable du département infrastructures d’Onati.

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Fabrice Foison, architecte, fait les présentations, étage par étage. « Tout en haut les juges avec derrière le système de retour caméra, qui permet de voir un ralenti. En dessous, c’est un étage plus technique et il y a également tout le système informatique. Et le premier étage c’est un ponton d’accueil qui a été réduit, avec simplement une toilette sèche. Il y aura un agent mais ce n’est pas un étage qui a vocation à accueillir du monde ». La tour, chiffrée à 432 millions, sera démontée à l’issue des Jeux Olympiques, avec l’idée d’être réutilisée pour les compétitions futures à Teahupo’o comme ailleurs.

Images et reportage de Waldemar de Laage pour Radio 1 Tahiti

*La passerelle, réservée aux piétons, relie la route territoriale au village de Teahupo'o, inaccessible aux véhicules sauf aux riverains qui empruntent un passage à gué.