Économie : Le déficit commercial de la Polynésie se creuse

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Économie : Le déficit commercial de la Polynésie se creuse

Selon l'Institut de la Statistique de la Polynésie française, le déficit du commerce extérieur s'est aggravé entre 2020 et 2021. L'augmentation des exportations portée par les produits de la perle et de la pêche est loin de compenser l'augmentation du coût des importations. La Polynésie reste extrêmement dépendante des marchés extérieurs. Détails de notre partenaire TNTV.

L’Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF) publie son bilan du commerce extérieur pour l’année 2021. Selon l’institut « le solde de la balance commerciale réelle est déficitaire de 191 milliards Fcfp ». Ce déficit est donc en augmentation de 11% par rapport à l’année 2020. 

Si les échanges commerciaux ont progressé entre 2020 et 2021, « la hausse des exportations locales ne compense pas celle des importations » précise l’institut, pour qui « la Polynésie française demeure très dépendante des marchés extérieurs ». Durant l’année 2021, les importations ont, en effet, augmenté de 13% pour atteindre la valeur de 200 milliards Fcfp. Les importations des entreprises de Polynésie progressent entre 2020 et 2021, mais restent au-dessous de 2019. Les entreprises ont importé pour 85 milliards Fcfp en 2021, un chiffre en hausse de 15% par rapport à 2020.

La valeur des importations d’équipement croît de 16% en partie en raison d’importations exceptionnelles d’avions et de bateaux. En revanche, les importations de matières premières « augmentent de 15 % en valeur et de 18 % en volume », portées par de fortes augmentations des importations en ciment, principalement du Vietnam et en « ouvrage en fonte, fer ou acier ». Sans surprise, la valeur des importations énergétiques a également progressé entre 2020 et 2021, de 21% globalement. Le volume de ces importations n’ayant progressé que de 8%, cela traduit essentiellement l’augmentation du coût moyen du baril de pétrole.

Les importations des ménages sont également en hausse, bien que dans une moindre mesure : 9% en valeur et 2% en volume. « Cette hausse en valeur résulte principalement des commandes de biens de consommation non alimentaires et celles de produits automobiles », précise l’Institut. Comptant pour 45,5% des biens expédiés en Polynésie française, en hausse de 3% par rapport à 2020, la France hexagonale reste le premier fournisseur de la Polynésie, devant la Chine et les États-Unis. 

Les exportations commerciales de la Polynésie française sont pourtant en hausse de 66%, malgré la crise sanitaire. La Polynésie a exporté pour 9,9 milliards Fcfp de biens, ce qui représente toujours moins du 20ème de la valeur des importations. Ce sont surtout les produits perliers et la pêche qui connaissent la plus forte hausse. La valeur des produits perliers représente 53 % de la valeur des exportations locales. Elle double entre 2020 et 2021, entraînée par les exportations de perles de culture brutes dont la valeur double également et le volume croît de 88 %.

Les exportations des produits de la mer, principalement du thon, doublent en valeur et augmentent de 84 % en volume. Le prix au kilogramme croît de 14 %. À l’exception de l’huile du coprah, toutes les autres exportations sont en légère augmentation. Le volume d’exportation des produits du coprah est en baisse de 22% tandis que le prix au kilogramme est en hausse de 80%. L’Asie reste le principal marché d’exportation de la Polynésie française, avec le Japon et Hong-Kong comme principaux clients de produits perliers. Les États-Unis, troisième marché d’exportation, sont clients des produits de la mer. L’huile de coprah est exclusivement vendue en France.

Antoine Launey pour TNTV