Bruno Le Maire et Gérald Darmanin en Nouvelle-Calédonie : « Aller au bout de la négociation » sur l’avenir institutionnel de l’archipel

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Bruno Le Maire et Gérald Darmanin en Nouvelle-Calédonie : « Aller au bout de la négociation » sur l’avenir institutionnel de l’archipel

Le ministre de l’Économie et des Finances et le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer arrivent en Nouvelle-Calédonie cette fin de semaine, à partir de ce vendredi. L’objectif de cette double visite : poursuivre les discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel et sur l’avenir de la filière nickel.

C’est inédit que deux ministres « de premier plan » se rendent en Nouvelle-Calédonie, en même temps. Gérald Darmanin arrive jeudi soir sur l’archipel et y restera jusqu’à samedi, tandis que Bruno Le Maire est attendu de samedi à lundi. Pour Bercy et Beauvau, que les numéros 2 et 3 du gouvernement se rendent en Nouvelle-Calédonie quasiment en même temps témoignent d’un « engagement majeur pour ce territoire ». Ils seront suivis quelques jours plus tard par Sébastien Lecornu, ministre des Armées, qui, pour avoir été ministre des Outre-mer pendant deux référendums, connaît bien l’archipel.

Pour Gérald Darmanin, qui effectue son 5ème déplacement en Nouvelle-Calédonie, il s’agira de continuer les échanges sur le document martyr, projet d’accord, transmis aux élus calédoniens, indépendantistes et non indépendantistes, en septembre dernier à Paris. « On est à un moment important » concède le Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer qui rappelle que ce document « a déjà donné lieu à beaucoup d'amendements, de discussions avec les différents partis politiques ». Tous, sauf l’Union calédonienne (UC) qui a rejeté le document et suspendu sa participation aux discussions.

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« Pour autant, on continue le travail. Il a toujours été affirmé une main tendue en direction de l’UC qui peut revenir à tout moment dans les discussions » a toutefois assuré le Ministère. « On continuera évidemment à travailler avec tout le monde. D'ailleurs, le ministre aura l'occasion de recevoir l’Union calédonienne pour un temps d'échange avec ce parti ». Et si Gérald Darmanin ne s’attend pas à rentrer à Paris avec un accord, l’objectif pour Beauvau « est de poursuivre ce travail de fond et d'essayer d'aller au bout de la négociation avec ceux qui y participent ».

Le calendrier demeure inchangé pour Paris. L’objectif d’arriver à un accord à la fin de l’année est toujours avancé, pour une révision constitutionnelle au printemps, avant la tenue des élections provinciales sous, dans le meilleur des cas, un nouveau statut dans la République qui respecte aussi le droit à l’autodétermination de l’archipel. Un engagement de Gérald Darmanin à destination des indépendantistes. A minima, le gouvernement défend toujours la nécessité d’un accord sur le corps électoral avant l’échéance provinciale.

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Pour Bruno Le Maire, « l'objectif principal de la visite, c'est évidemment de poursuivre les discussions sur le sujet du nickel », qui a fait l’objet d’un rapport de l’Inspection générale des Finances, soulignant les difficultés financières de cette filière emblématique de l’archipel, notamment sur les activités de traitement métallurgique. Des difficultés à la fois liées aux difficultés d’opérer les usines « à leurs pleins potentiels », au système énergétique « extrêmement coûteux » et à la forte croissance des capacités de production de nickel dans des pays de la région, notamment en Indonésie.

Ce rapport de l’IGF, présenté aux parties prenantes lors du déplacement du président de la République en Nouvelle-Calédonie en juillet dernier, a fait l’objet de travaux menés par Bruno Le Maire et son Ministère en septembre à Paris, avec les responsables politiques et industriels. Depuis, des réunions et missions techniques ont eu lieu jusqu’à la semaine dernière en Nouvelle-Calédonie, « pour essayer de proposer et de mettre en œuvre des solutions qui permettent de résoudre ces problèmes financiers ».

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L'objet principal de la visite de Bruno Le Maire, c'est de réunir de nouveau ce groupe de travail nickel, le 27 novembre, « et d'essayer d'avancer vers un accord qui permette de mettre en œuvre des solutions pour redresser la situation économique des usines, puisque c'est bien ça l'objectif tel que l'avait fixé le président de la République ». Sur place, le locataire de Bercy devrait notamment visiter les usines des trois opérateurs miniers : la SLN, Prony Resources et Koniambo. Il est aussi attendu sur d’autres secteurs de développement économique, notamment sur le tourisme.

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