A l’issue de son 48e congrès, qui s’est tenu ce week-end à Lifou, le parti indépendantiste a réaffirmé son intention de poursuivre les discussions engagées avec l’État et les autres partenaires tout en maintenant le cap d’une « ultime trajectoire vers la pleine souveraineté avec partenariat ». Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Plus de 400 militants du Palika se sont réunis, ce week-end à Lifou, pour le 48e congrès du parti. Trois jours de concertation qui ont abouti à la définition d’une « feuille de route pour 2024 », a présenté Judickaël Selefen, porte-parole du Palika, lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 16 novembre.
À quelques jours de la visite du ministre Gérald Darmanin, la nouvelle séquence sur l’avenir institutionnel qui s’ouvre doit permettre d’inscrire le parti dans « une période de transition vers notre projet d’indépendance ». Celui-ci se résume en une formule, déjà exprimée quelques jours avant le congrès : « la pleine souveraineté avec partenariat », expose Judickaël Selefen.
Reste désormais à préparer cette « ultime trajectoire ». Déjà, les membres du parti ont « restitué, durant le congrès, les travaux menés dans le cadre des discussions avec l’État et les autres partis » pour mettre en lumière « les points de convergence et de divergence » des uns et des autres. Des échanges, sous l’égide du haut-commissariat, dont le Palika tire « un bilan positif » renouvelant ainsi sa « confiance aux camarades mandatés pour trouver un accord global ».
« L’État ne peut pas rester neutre »
Rien qui ne doit, toutefois, faire oublier « certains sujets très durs, pour lesquels il faudra encore beaucoup discuter avec les non-indépendantistes », souligne Jean-Pierre Djaiwe, également porte-parole du Palika. « Ils veulent se cantonner aux résultats des trois dernières consultations, synonymes selon eux du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France, nous ne sommes pas d’accord. »
Le parti en appelle ainsi à « la responsabilité de chacun, nous, nos militants mais aussi nos partenaires » pour trouver un consensus, tout en demandant à l’État « de ne pas se contenter de faire l’arbitre », insiste Jean-Pierre Djaiwe. « Il va falloir qu’il s’engage, en fonction des positions de chacun, pour définir un statut. C’est aussi de sa responsabilité, l’État ne peut pas toujours rester neutre. »
Mais c’est aussi au sein de son propre camp que le Palika va devoir trouver des voies d’entente, alors que les divergences entre indépendantistes se multiplient ces derniers temps, et notamment avec l’Union calédonienne, son partenaire du FLNKS, qui a rompu toute discussion. « On a insisté une nouvelle fois sur le rôle privilégié du FLNKS dans les négociations », relève Judickaël Selefen. « On demande un congrès du FLNKS pour un exercice de clarification afin de poursuivre les discussions. »
Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes