Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie : Philippe Gomès salue une semaine constructive à Paris

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Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie : Philippe Gomès salue une semaine constructive à Paris

La délégation non indépendantiste a tenu sa bilatérale sur l’avenir institutionnel de l’archipel ce jeudi avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Contacté par notre rédaction, Philippe Gomès, de Calédonie Ensemble, dresse un bilan « hyper constructif » de cette semaine de bilatérales à Paris.

Satisfaction et espoirs pour le fondateur du parti non indépendantiste Calédonie Ensemble et ancien député Philippe Gomès. « Nous avons mieux perçu et mieux compris les perspectives dans lesquelles se situe l’État dans le cadre des discussions qui sont engagées pour la sortie de l’accord de Nouméa » s’est-il réjouit.

« Constructif aussi parce que l’État a passé une dizaine d’heures avec les indépendantistes et c’était important car tant que le contentieux sur le 3ème référendum n’a pas été purgé, il était difficile voire impossible de passer à l’étape suivante : celle des trilatérales », a-t-il ajouté. « Dénouer la crise » du dernier référendum d’autodétermination boycotté par les indépendantistes donc, sans pour autant s’avancer sur l’état d’esprit de la délégation du FLNKS à l’issue de cette semaine. À sa sortie de la bilatérale avec la Première ministre, Roch Wamytan évoquait encore « un référendum volé » et le front indépendantiste est toujours dans une démarche auprès de la Cour internationale de Justice, avec l’aide du Fer de Lance Mélanésien.

« Je pense et j’espère que cette séquence de bilatérales parisiennes entre les indépendantistes et l’État, nous permettra, quand le ministre viendra en Nouvelle-Calédonie fin mai-début juin, nous permettra d’engager les trilatérales », assure toutefois Philippe Gomès, qui souligne un « tournant important dans le processus des discussions ». « On espère que leur participation aux trilatérales sera actée » par le bureau politique du FLNKS, confie encore l’élu non indépendantiste, « on ne peut pas rester chacun sur sa rive, il va falloir traverser la rivière ».

Alors que Gérald Darmanin évoquait sa volonté un accord sur le corps électoral et l’exercice du droit à l’autodétermination à l’été, Philippe Gomès et Philippe Dunoyer (député Renaissance, Calédonie Ensemble) préfèrent mettre en avant un « grand accord portant consensus définitif, qu’on n’ait pas un nouvel horizon de 5 à 10 ans avec un nouveau référendum d’autodétermination » mais plutôt « un avenir dégagé ». Quant au calendrier, « le vrai sujet pour nous, ce n’est pas d’être au rendez-vous des provinciales de 2024, d’une échéance électorale, c’est d’être au rendez-vous de l’Histoire, d’offrir aux Calédoniens un avenir dégagé, de paix et de progrès », explique Philippe Gomès.

Et si pour l’ancien député l’exercice du droit à l’autodétermination et le corps électoral « sont des sujets essentiels », il « ne voit pas ces sujets comme des préalables au grand accord mais comme les conséquences d’un grand accord ». « C’est parce qu’on aura construit une organisation politique et institutionnelle sur laquelle on se sera mis d’accord ensemble, une perspective politique sur l’émancipation dans le respect du résultat des trois référendums (…), quant au bout de plusieurs mois on aura malaxé toute cire chaire politique, institutionnelle, économique, à partir de ce moment-là, on aura retissé entre nous les liens nécessaires pour trouver les points d’équilibre sur le corps électoral et le droit à l’autodétermination ».

En d’autres termes, il faut pour Philippe Gomès « préparer le grand accord c’est résoudre in fine les sujets du corps électoral et du droit à l’autodétermination ». « Il faut construire sur ce qui est facilement constructible entre nous, et faire un effort supplémentaire pour trouver un consensus sur les sujets les plus radioactifs ».

Le non indépendantiste a conclu sur une bonne, voire une excellente note adressée au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer : « Il fait en la matière un travail remarquable par son investissement indépendamment d’un contexte national prenant ». Un investissement qui se traduirait par une « connaissance du dossier, une manière de ressentir la chair du dossier calédonien qui n’est pas un dossier technocratique mais politique au sens noble du terme (…). Il a appréhendé les différentes acuités de la question calédonienne dans ses dimensions historiques, culturelles et politiques », insiste Philippe Gomès. « C’est la bonne personne à la bonne place à ce moment de l’histoire pour nous aider et nous accompagner sur le chemin d’un avenir à dégager pour les générations futures ».