Série – À la découverte des monuments de La Réunion : Le Lazaret de la Grande Chaloupe

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Série – À la découverte des monuments de La Réunion : Le Lazaret de la Grande Chaloupe

À la découverte ou redécouverte des monuments historiques les plus emblématiques des territoires ultramarins, durant ce mois de juillet et août, Outremers360 vous propose une série sur le patrimoine riche et varié des Outre-mer. Toute cette semaine Outremers360 vous embarque à La Réunion, aujourd’hui zoom un haut lieu de l’Histoire de l’île qui était un lieu de transit des milliers d’immigrants, le Lazaret de la Grande Chaloupe devenu un lieu mémoriel.

 

Le Lazaret  est situé à La Grande Chaloupe sur l’île (le lazaret  numéro 1 se situe sur la commune de La Possession, comprenait quatre bâtiments en pierre couverts de tuiles dont une infermerie, ainsi qu'un cimetière. Le lazaret numéro 2 sur celle de Saint-Denis, comprenait trois bâtiments construits en maçonnerie ainsi qu'un cimetière). Il fait parti de l’ensemble des sites de quarantaine érigés au 19e siècle. Ces lieux d’isolement étaient construits afin d’éviter la propagation d’épidémies des populations immigrantes, originaires de pays sévissaient des maladies pestilentielles (peste, variole, choléra et paludisme…). La quarantaine s’effectue dans ces lieux d’isolement qu’on appelle lazarets. 

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Entre 1860 et 1936, La Réunion accueille plusieurs dizaines de milliers d’individus venus de pays divers, en majorité de l’Inde, mais aussi de Madagascar, des Comores, du Mozambique, de Chine et d’Europe. Le Lazaret a été donc un arrêt obligé pour les dizaines de milliers d'engagés, ces ouvriers recrutés pour fournir aux propriétaires terriens une main d'oeuvre bon marché après l'abolition de l'esclavage.

Le Lazaret de La Grande Chaloupe, érigé début des années 1860 devant l’afflux de la main d’oeuvre engagée. Cet endroit est choisi pour sa situation géographique jugée stratégique, facile à surveiller et à contrôler. L’économie de La Réunion reposait essentiellement sur la culture des épices, du café, mais surtout de la canne à sucre. Ces cultures nécessitent une main d’œuvre importante recrutée par les planteurs réunionnais dans le cadre de l’esclavage puis dans celui de l’engagisme. 

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Conçus pour accueillir 400 personnes, le Lazaret a pu en contenir aux périodes d'affluence près de 1000, installées sur des nattes en attendant la fin de leur période de quarantaine, 10 jours minimum pour les travailleurs engagés, beaucoup plus longtemps en cas d'épidémie.

A partir des années 1900 et 1910, l’engagisme est peu à peu remplacé par l’immigration libre et spontanée. Grâce aux progrès de la médecine et à la création du passeport sanitaire, le Lazaret est fermé en 1936.

Devenu propriété du Conseil Départemental suite à la départementalisation en 1946, l’ensemble des bâtiments qui composent le Lazaret a été abîmé par le temps. Aujourd'hui, plusieurs chantiers de rénovations sont en cours. 

A noter que le site est inscrit depuis 1998 aux titres des monuments historiques de la totalité des vestiges du lazaret n°1 sur le territoire de La Possession et du lazaret n°2 sur celui de Saint-Denis.

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Pour aller plus loin : https://www.departement974.fr/sites-culturels/?fbclid=IwAR26-NQNC-61hHmccddxumMTN2TsbuFJonJDxNre6esKCCNtxbBqFg4izw0

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