À la découverte ou redécouverte des monuments historiques les plus emblématiques des territoires ultramarins, durant ce mois de juillet et août, Outremers360 vous propose une série sur le patrimoine riche et varié des Outre-mer. Toute cette semaine Outremers360 vous embarque à La Réunion, aujourd’hui zoom sur l’une des deux dernières usines sucrières de La Réunion, l’Usine de Bois-Rouge.
Située sur le littoral de la commune de Saint-André, l’Usine de Bois-Rouge est l’une des deux dernières usines sucrières de La Réunion. Elle se divise en deux parties : la Sucrerie de Bois-Rouge et la Distillerie de Savanna. Elle produit 40 % du sucre réunionnais tandis que la distillerie élabore du rhums traditionnels et agricoles.
Que ce soit pour extraire du sucre roux, du sucre blanc ou fabriquer du rhum, la canne à sucre est l’un des plus grands trésors de l’île. La culture de la canne à sucre fut importée en 1663. À l’époque les colons s’en servaient pour fabriquer l' « arack » un alcool artisanal.
Les usines sucrières se multiplièrent au cours du 19ᵉ siècle et l’île en comptera plus de 200. Aujourd’hui plus que 2 usines sucrières sont encore ouvertes, celle du Gol à Saint-Louis pour le traitement des cannes du Sud, et celle de Bois Rouge à Sainte-Suzanne pour celles de l’Est. En 2017, le groupe Téréos (actuel propriétaire des sucreries) a ainsi fêté les 200 ans des deux dernières sucreries de La Réunion.
Construite en 1816, l'usine de Bois-Rouge, réceptionne à elle seule des cannes provenant des exploitations de Saint-Paul à Sainte-Rose. Elle a la capacité de recevoir plus d’un million de tonnes de cannes pour une production dépassant les 100 000 tonnes de sucre par an.
Pendant la campagne sucrière, de juin à décembre, elle produit de l’électricité générée par la bagasse (déchet restant de la canne une fois broyée) et de la vapeur pour le traitement de la canne. C’est par ce système qu’elle fonctionne selon le principe de la co-génération. Cette production d’énergie à partir de biomasse représente 15 à 18 % de la production annuelle et alimente plus d’un dixième de ses besoins énergétiques.
L’usine produit des sucres roux spéciaux et du sucre blanc raffiné grâce à d’importants investissements qui lui ont permis de développer son activité traditionnelle. La sucrerie a été, en 2005, l’une des premières d’Europe à recevoir la certification ISO 9001, gage de qualité pour ses activités de production et de vente de sucre.
La visite de la sucrerie de Bois-Rouge fait découvrir aux visiteurs les différentes étapes de fabrication : de la réception de la canne à la sucre jusqu’à sa transformation en sucre. du côté de la Distillerie Savana, c'est la découverte de la rhumerie qui est mise à l'honneur. Elle est célèbre pour les saveurs exceptionnelles de sa gamme de rhums. Les guides spécialisés initient les visiteurs à toutes les étapes de la fabrication. L’élaboration des recettes, la distillation, les procédés de fermentation, le vieillissement en fûts de chêne et la mise en bouteille manuelle.
Données sur la production de la canne à sucre à La Réunion La filière canne-sucre couvre près de 60% des surfaces cultivées à La Réunion (plus de 24000 ha) et fait vivre plus de 3000 exploitations. Chaque année, environ 1,9 million de tonnes de cannes sont récoltées pour une production moyenne de 210 000 tonnes de sucre. Environ la moitié de cette production est destinée au marché des sucres spéciaux (blonds, roux, bruns, foncés…) sur lequel La Réunion est leader en Europe, l’autre moitié est du sucre brut destiné au raffinage pour devenir du sucre blanc très majoritairement consommé en Europe. Avec 90% de sa production totale exportée en Europe, la filière Canne se place au premier rang des exportations de l’île (80% en volume et environ 50% en valeur), et La Réunion constitue le seul producteur européen de sucre de canne, avec les Antilles. |
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