Portrait : Dawiya Abdou, le prodige du handball mahorais qui rêve d'intégrer l'équipe de France

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Portrait : Dawiya Abdou, le prodige du handball mahorais qui rêve d'intégrer l'équipe de France

La jeune handballeuse de 16 ans a été élue meilleure ailière droite lors de l’European Open Championship de handball en Suède au début du mois de juillet. Une consécration de plus dans sa courte carrière déjà bien remplie. Déterminée à intégrer l’équipe de France de handball, l’adolescente met toutes les chances de son côté pour y arriver, avec le soutien de toute sa famille. Portrait avec notre partenaire Mayotte Hebdo.

 

À première vue, Dawiya Abdou est une jeune fille comme les autres qui aime passer du temps avec ses amies et qui profite de son adolescence. Cependant, à la différence des autres, elle est une talentueuse handballeuse qui ne peut se permettre de faire des écarts ou de faire la fête comme les adolescentes de son âge. Elle a un planning qu’elle doit respecter à la lettre pour progresser. « Je suis en sport étude, donc je vais au lycée et je m’entraîne tous les jours pendant la pause déjeuner ou en fin de journée et je fais aussi de la musculation », raconte-t-elle. Pas le temps donc s’ennuyer.

La sportive est ravie de la vie qu’elle mène car elle a un objectif précis : celui d’intégrer l’équipe de France de handball. Pour l’heure, elle joue en national 1 à Bruguières (Haute-Garonne) près de Toulouse et fait également partie de la sélection de l’équipe de France féminine des moins de 16 ans. C’est ce qui lui a permis de prendre part à l’European Open Championship de handball en Suède au début du mois de juillet. Son équipe a décroché la troisième place, mais Dawiya Abdou a été élue meilleure ailière droite de la compétition face à toutes les autres joueuses européennes présentes. « Quand on m’a annoncé la nouvelle, j’étais bien évidemment contente, mais je ne m’y attendais pas », avoue-t-elle. Compétitrice sur le terrain, elle se dit modeste et fair-play en dehors. Serait-ce la recette du succès ?

Dawiya Abdou et son père également ancien coach Ahmed Abdou.

Baignée dans le handball depuis l'enfance

Dawiya Abdou n’a pas choisi le handball par hasard. Elle évolue dans ce monde sportif depuis son plus jeune âge. Sa mère, ses tantes, ses oncles… Tous pratiquent la discipline. Elle a donc fréquenté les terrains depuis sa plus tendre enfance. Elle a commencé à jouer alors qu’elle n’avait que cinq ans, et son coach n’était autre que son père Ahmed Abdou, entraîneur du Combani Handball Club. « Elle passait tout son temps au terrain pour s’entraîner. Parfois, sa mère n’était pas contente, d’autres me disaient que c’est une fille et qu’elle devrait faire autre chose, mais Dawiya insistait », dévoile son papa. Ce dernier est fier du parcours de sa fille et des choix qu’il a dû faire pour sa réussite.

Dawiya Abdou a été formée à Mayotte au Combani Handball Club jusqu’à l’âge de 11 ans. À cause de l’insécurité grandissante sur l’île, ses parents décident de l’envoyer vivre dans l’Hexagone avec sa tante et sa soeur cadette. « Au départ, elle n’y est pas allée pour le handball, mais plutôt pour avoir un meilleur cadre de vie. Mais elle suivait sa tante, qui joue aussi, aux entraînements, et elle a rapidement été repérée par les clubs », indique Ahmed Abdou. Même si l’éloignement avec sa famille a été dur à vivre selon la principale concernée, son père et ancien coach est persuadé d’avoir fait le bon choix. « À Mayotte, elle n’aurait pas progressé parce qu’ici on a nos limites. En métropole, il y a toutes les structures nécessaires, un réel accompagnement. Le fait d’être partie lui a permis de réaliser son rêve », assure-t-il. Dawiya Abdou est du même avis que lui et elle compte saisir toutes les opportunités qu’elle aura. « Il faut toujours s’accrocher et ne pas abandonner. Avec beaucoup de travail, on peut tout faire », clame-t-elle. Une chose est sûre, la jeune handballeuse a un avenir prometteur. Lors de la prochaine rentrée, elle souhaite intégrer un centre de formation pour se perfectionner.

Par Raïnat Aliloiffa pour Mayotte Hebdo